Dans le centre de la République centrafricaine (RCA), la délivrance des cartes nationales d'identité (CNI) est désormais possible à Bambari, chef-lieu de la Ouaka, une des préfectures les plus peuplées de RCA. Un soulagement pour les populations locales qui, depuis la crise politico-militaire qui a ravagé le pays en 2013, devaient se rendre dans la capitale pour obtenir leur CNI.
En Centrafrique, la carte nationale d'identité (CNI) est désormais délivrée également à Bambari dans la Ouaka, l'une des régions les peuplées du pays. Depuis la crise militaro-politique de 2013, la délivrance de cette carte est centralisée à Bangui, obligeant les habitants à se rendre à la capitale pour l'obtenir. Ceux qui n'ont pas les moyens pour s'y rendre sont ainsi bloqués dans leurs activités et, régulièrement, les sans-papiers sont assimilés aux hommes armés.
Ainsi, la décentralisation du service de délivrance de la CNI dans cette préfecture secouée par des années de crises est un « ouf » de soulagement pour les habitants.
Pour obtenir ladite carte, les usagers doivent donc remplir le formulaire réservé uniquement aux citoyens centrafricains. La signature, la prise de photos et de l'empreinte digitale du demandeur, sont obligatoires. Les enregistrements se font au siège d'al-Madina, organe en charge de la confection de ce document administratif.
« C'était difficile pour moi d'aller à la capitale pour faire faire la carte »
Benjamin, un commerçant, se dit soulagé : « Sans la carte d'identité nationale, c'était difficile de m'identifier aux postes de contrôles. Je payais beaucoup d'argent sur les barrières parce que je n'ai pas de papiers. Je n'ai pas les moyens nécessaires, donc c'était difficile pour moi d'aller à la capitale pour me faire faire la carte. »
La ville de Bambari et certaines localités de la Ouaka étaient contrôlées par des hommes armées entre 2013 et 2020. Après la reprise cette région par les forces armées centrafricaines et leurs alliés, les opérations de contrôle des pièces d'identités y sont régulièrement organisées.
Fatou y passait des moments difficiles, assure-t-elle : « À cause cette carte d'identité, j'étais limitée dans tous mes mouvements. C'est dangereux parce qu'on nous assimilait aux hommes armés. Lorsqu'il y a une rafle policière dans les quartiers, je me cachais dans la brousse. Actuellement, je suis contente parce que je vais enfin obtenir cette carte. »
Cependant, le prix de cette carte continue de susciter des mécontentements à Bambari et dans tout le pays. Alors que la loi de finances en vigueur fixe à 4 500 francs CFA [environ 6,86 euros, NDLR], les usagers déboursent 6 750 FCFA [environ 10,29 euros, NDLR] selon les tarifs de la société al-Madina.