Afrique: Taxe carbone - Mise en place de systèmes de tarification dans sept pays africains

Un récent rapport de la Banque mondiale souligne la nécessité d'accélérer l'adoption et le renforcement des mécanismes de tarification du carbone à l'échelle mondiale, y compris en Afrique, pour catalyser une transition énergétique en phase avec les objectifs climatiques.

Pour les rares pays africains ayant mis en place ou envisageant sérieusement des systèmes de tarification du carbone, il y a là une fenêtre d'opportunité à saisir pour se positionner comme des pionniers dans ce domaine et bénéficier des retombées économiques et environnementales associées. Le rapport de la Banque mondiale « State and trends of carbon pricing 2024 » souligne des avancées notables de certains pays. Le rapport offre un éclairage sur l'état d'avancement des mécanismes de tarification du carbone à l'échelle mondiale.

Sur les cinquante-quatre pays africains, seuls le Maroc, la Mauritanie, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Kenya, le Botswana et l'Afrique du Sud sont mentionnés comme ayant mis en place ou envisageant sérieusement des systèmes de tarification du carbone. Selon différentes définitions, «la taxe carbone est une taxe environnementale qui agit pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et entraîne une augmentation du prix de produits finaux, dont la production et l'utilisation émettent trop gaz à effet de serre. La taxe carbone a comme objectif d'orienter les achats et les investissements polluants vers des actifs plus responsables ».

L'Afrique du Sud figure comme le seul pays du continent où une taxe carbone est effectivement en vigueur. Les six autres pays cités sont considérés comme étant dans une phase de réflexion ou de développement de mécanismes d'échange de quotas d'émissions ou de taxe carbone. Ce qui représente une fenêtre d'opportunités pour ces nations d'accélérer leur transition énergétique et de s'aligner sur les objectifs de l'Accord de Paris.

Seulement deux mécanismes de crédits carbone gouvernementaux

L'Afrique est en retrait dans la mise en œuvre de mécanismes de crédits carbone gouvernementaux. Sur ses cinquante-quatre pays, seulement deux sont recensés, l'Égypte et l'Afrique du Sud. Cette faible représentation met en lumière les défis auxquels le continent fait face pour tirer parti des marchés du carbone et mobiliser des financements pour sa transition énergétique bas-carbone. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce retard: le manque de capacités institutionnelles, les cadres réglementaires inadaptés, l'accès limité aux financements et technologies propres.

Pourtant, l'Afrique dispose d'un important potentiel de génération de crédits, notamment dans les secteurs forestiers, de l'énergie renouvelable et de l'efficacité énergétique. Pour saisir cette opportunité, les pays doivent renforcer leurs cadres politiques, juridiques et institutionnels. L'harmonisation des normes et méthodologies de comptabilisation carbone à l'échelle régionale pourrait également favoriser l'émergence d'un marché panafricain intégré et liquide. Un accès facilité aux financements climatiques et un renforcement des capacités techniques permettraient d'améliorer la qualité des projets africains.

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