Cameroun: L'opposant Maurice Kamto convoqué à la gendarmerie, son parti s'insurge

Maurice Kamto, Président National du M.R.C

Au Cameroun, l'opposant Maurice Kamto, déclaré deuxième de la présidentielle de 2018, est convoqué ce 11 juillet 2024 à la gendarmerie de Bafoussam, capitale de la région de l'Ouest. Actuellement en Europe, le président du MRC, via ses avocats, a demandé que la convocation soit remise à une date ultérieure. Des avocats qui, comme un cadre du parti, dénoncent la méthode et parlent d'enquêtes « bizarres ».

Ces enquêtes sont « bizarres et scabreuses », selon Me Emmanuel Simh, vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et avocat de Maurice Kamto, parce que la convocation ne mentionne ni plaignant, ni motif. Rien d'illégal en soi.

Mais la veille déjà, deux cadres du parti étaient convoqués à Bafoussam : Me André Marie Tassa, secrétaire du bureau de la fédération régionale de l'ouest du MRC, et Albert Nzongang, conseiller spécial de Maurice Kamto. Ils ont fait le déplacement à la légion de Gendarmerie.

Selon le commandant de légion, le colonel Abba Saibou, officier de policier judiciaire, le procureur a demandé qu'ils n'entendent finalement personne et les intéressés sont repartis sans plus d'explication sur l'enquête ouverte contre eux.

C'est « une dissimulation que nous ne comprenons pas » et « une façon de procéder assez curieuse ». Pour Maître Emmanuel Simh, dans la pratique judiciaire, on informe la personne convoquée pour qu'elle prépare sa défense, de surcroît quand il s'agit des cadres d'un parti, par « courtoisie républicaine ».

Dans le contexte pré-électoral du Cameroun avec la présidentielle en 2025 qui arrive, le vice-président du MRC estime que « tout cela participe de l'intimidation des partis ». Il parle d'une « main manipulatrice » et met en cause le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji.

Contacté, ce dernier répond que selon le rapport transmis par le préfet du département de la Mifi, il s'agit d'un délit de droit commun et qui concerne la justice et en aucun cas l'administration territoriale.

C'est la première fois que Maurice Kamto fait l'objet d'une convocation depuis septembre 2020. Il a sollicité un renvoi de sa convocation au mois d'août.

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