Kenya: Au procès sur le massacre de Shakahola, les détails glaçants des rituels de l'Église

Au premier plan, en polo rayé noir et blanc, le pasteur autoproclamé de l'Église internationale de la Bonne nouvelle, Paul Mackenzie, lors de son procès à Mombasa, le 10 juillet 2024.

Au Kenya, le chef de l'Église internationale de la Bonne nouvelle et 94 coaccusés comparaissent devant un tribunal de Mombasa pour « terrorisme », après la mort de centaines d'adeptes depuis lundi 8 juillet. En avril 2023 était découvert « le massacre de Shakahola », du nom d'une forêt du sud-est du pays où les corps de 429 adeptes ont été retrouvés. Le pasteur Paul Nthenge Mackenzie aurait incité ces derniers à mourir de faim afin de « rencontrer Jésus ». Jeudi 11 juillet, un sergent de police d'une localité proche du drame a donné des détails glaçants.

Au Kenya, le procès pour terrorisme de l'affaire de Shakahola se poursuit ce 11 juillet 2024 à Mombasa. Depuis lundi, Paul Mackenzie et ses 94 coaccusés comparaissent devant le tribunal de Shanzu, soupçonnés d'avoir tué au moins 429 adeptes en les affamant. Paul Mackenzie prêchait un jeûne total censé leur permettre de rejoindre Jésus.

Les témoignages de jeudi 11 juillet en apprennent plus sur les rituels du culte du pasteur autoproclamé, notamment grâce au récit du sergent Silas Irungu. Il travaille au poste de police de Langobaya, le plus proche de la forêt de Shakahola. Silas Irungu est le premier officier dépêché à Shakahola. Il a notamment sauvé un garçon de 8 ans qui a déjà témoigné la veille.

Des victimes prisonnières de cages entourées de pierres

Ce sergent raconte que, quand il a demandé à l'enfant où étaient sa mère et ses frères, le garçon lui a répondu à plusieurs reprises qu'ils étaient à « un mariage ». Le policier a d'abord mis ça sur le compte de la confusion liée à la famine et à l'épuisement. Mais quand ils sont sortis de la maison dans laquelle a été retrouvé l'enfant, il a montré au policier les tombes qui jouxtaient la construction en banco. « C'est là, a indiqué le garçon. C'est là qu'ils ont fait le mariage ».

D'après un procès-verbal d'enquête que RFI a pu consulter, on comprend donc que pour les adeptes de Paul Mackenzie, la mort était une célébration. Un « mariage » même, car elle représente à leurs yeux l'union des « martyrs » avec Jésus.

Un autre témoin a ensuite pris la suite à la barre, mais son récit a tourné court : il a été saisi par l'émotion quand il expliquait avoir retrouvé des victimes prisonnières de sortes de cages en branchages, entourées de pierres. La séance a alors été levée à la mi-journée.

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