Ile Maurice: Personne ne croit à la partielle au no 10

Les candidats à l'élection partielle dans la circonscription no 10, Montagne-Blanche- Grande-Rivière-Sud-Est, prévue pour le 9 octobre, auront la journée d'aujourd'hui, de 9 heures à 15 heures, pour s'inscrire.

Cependant, les principaux partis politiques ne croient pas que le gouvernement tiendra une élection partielle au coût de Rs 17 millions alors que le Parlement sera automatiquement dissous le 21 novembre. Élection ou pas, la commission électorale a déclenché la machinerie pour ce processus démocratique. D'ailleurs, il n'y a que le Mouvement socialiste militant (MSM) et Linion Moris qui ont officiellement annoncé leur participation à une éventuelle partielle.

Les autres partis politiques, parlementaires et extraparlementaires, n'enregistreront aucun candidat aujourd'hui. Joe Lesjongard et Maneesh Gobin, respectivement président et secrétaire général du MSM, ont présenté leur candidat hier soir lors d'une réunion à Caroline. Les partisans du parti soleil accompagneront Avineshwur Dayal, le fils de l'ancien commissaire de police, qui a été désigné par le parti, lors d'un rallye jusqu'au collège d'État de Bel-Air pour l'enregistrement de sa candidature.

Nous avons sollicité Avineshwur Dayal pour une déclaration.«Je ne sais pas. C'est la prérogative du Premier ministre de choisir qui sera son candidat à cette partielle», a-t-il répondu. Cependant, il a confirmé sa présence à la réunion de Caroline. Linion Moris, composé de différents partis extraparlementaires, a présenté Neena Ramdenee comme sa candidate en remplacement Vikram Hurdoyal, qui avait soumis sa démission le 13 février, après sa révocation comme ministre par Pravind Jugnauth.

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Les dirigeants de l'alliance Parti travaillisteMouvement militant mauricien (PTr-MMM) ont, eux, maintes fois répété qu'ils n'allaient aligner aucun candidat à une partielle. Il en était de même pour le Parti mauricien socialdémocrate (PMSD), qui était alors membre de cette alliance. Les Nouveaux Démocrates (ND), parti né après une scission au sein du PMSD, et nouvel allié du PTr et du MMM, croit que le Parlement sera dissous d'ici quelque temps.

«Il n'y aura pas d'élection partielle», a déclaré Khushal Lobine, cadre de ND, lors d'une conférence de presse lundi. D'ailleurs, Rezistans ek Alternativ, qui fera probablement partie de cette alliance également, ne sera pas au collège d'État de Bel-Air aujourd'hui pour l'enregistrement d'un candidat, comme le confirme Ashok Subron, un de ses dirigeants.

«Nous n'aurons pas de candidat. Le régime gouvernemental n'a pas organisé d'élections quand c'était nécessaire, mais il en fait une quand ce n'est pas nécessaire. Il n'a pas organisé d'élections municipales, mais il veut tenir une partielle afin qu'un élu ne siège que 41 jours comme député. Il est plus raisonnable, et pour le bien de la population, de dissoudre le Parlement afin d'organiser des élections générales.»

Même le Reform Party n'accorde pas d'importance à cette élection. Son leader, Roshi Bhadain, est en Angleterre pour la cérémonie de remise de diplôme de l'un de ses enfants. «Nous n'avons rien à faire avec cette partielle. D'ailleurs, nous ne croyons même pas qu'il y aura une partielle. Ce n'est que de la poudre aux yeux. Pravind Jugnauth fera la même chose qu'en 2019», maintient Roshi Bhadain.

En Avant Moris ne sera pas non plus de la partie. «C'est une mascarade. Il faut respecter la Constitution et la démocratie. Il a fallu que la Constitution donne des coups de bâton au gouvernement pour organiser une partielle en fin de mandat. Il aurait dû le faire le plus tôt possible. L'élu de cette partielle siégera quelques semaines seulement à l'Assemblée nationale», déplore Patrick Belcourt, le leader d'An Avant Moris.

Cependant, un élu du MSM maintient qu'il y aura bel et bien une partielle au no 10. Il s'appuie sur l'intervention du Premier ministre au Parlement, mardi soir, lors de la conclusion des débats sur le Political Financing Bill. Pravind Jugnauth a déclaré que la fin de son mandat n'est pas pour de sitôt et qu'il est faux de dire que ce projet de loi a été présenté à la veille des élections générales.

Toutefois, un ancien ministre ayant servi sous sir Anerood Jugnauth est convaincu que ce n'est que du bluff. «Le leader du MSM aurait dû déjà présenter son candidat aux électeurs de la circonscription et aux parrains qui vont le soutenir, par respect, si une partielle devait y avoir lieu. Le MSM a attendu la veille pour le faire. Tout cela démontre un désintéressement du MSM pour cette partielle», explique-t-il. D'ailleurs, si le MSM voulait vraiment remporter une partielle, dit-il, le Premier ministre aurait présenté lui-même son candidat devant la presse au lieu de laisser cette tâche à Joe Lesjongard et à Maneesh Gobin lors d'une réunion nocturne.

Une trentaine de fonctionnaires mobilisée aujourd'hui

La Commission électorale a mobilisé une trentaine de fonctionnaires pour la journée d'aujourd'hui. Ils seront présents au collège d'État de Bel-Air pour l'enregistrement des candidats. D'ailleurs, ces derniers auront jusqu'au dimanche 14 juillet à 15 heures pour tout désistement. Pour l'enregistrement, les candidats devront s'acquitter d'un frais de Rs 1 500 et ils devront remplir le formulaire disponible auprès de la Commission électorale, tout en présentant leur carte d'identité.

Les candidats qui voudront se présenter sous la bannière d'un parti ou d'une alliance devront présenter un certificat signé par le secrétaire ou le président du parti. Et ceux voulant se présenter avec leur propre symbole doivent le soumettre à la Commission électorale en respectant la dimension de 20 mm sur 15 mm.

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