Congo-Brazzaville: Energie électrique - 60 millions FCFA pour financer le Pasel

Le gouvernement a signé, en marge de la première Conférence internationale sur l'afforestation et le reboisement, tenue du 2 au 5 juillet à Kintelé, un accord de prêt avec la Banque mondiale (BM) pour le financement du Programme d'amélioration du service de l'électricité (Pasel) à hauteur de 100 millions de dollars, soit plus de 60 milliards FCFA. Le ministre de l'Energie et de l'Hydraulique, Emile Ouosso, est revenu, lors d'un entretien avec la presse, sur les priorités et les perspectives du secteur d'électricité au Congo.

Le prêt de la BM est destiné à la réhabilitation de la ligne électrique reliant Pointe-Noire à Brazzaville. Le ministre Ouosso, d'emblée, a rappelé que le Congo est dans un plan d'urgence consistant à mettre un terme aux désagréments que la population vit depuis quelques mois et s'attaquer surtout aux problèmes du réseau de transport d'électricité entre les deux villes. Selon lui, le courant produit à Pointe-Noire arrive difficilement à Brazzaville. « Au niveau de consommation actuel, nous produisons 300 Mgw spécialement dédiés à la ville de Brazzaville. Mais, lorsqu'ils sont injectés dans le réseau, il en arrive que 110 Mgw à cause de la ligne qui est vieille de 42 ans. Elle n'a pas subi d'entretien majeur », a-t-il expliqué.

Dans son contrat avec la BM, le Congo a insisté sur son cahier de charges incluant, entre autres, l'examen de tous les postes partant de la Côte matève jusqu'à Makoua, le remplacement et la réparation de certaines pièces. « Dans ce financement, nous avons une bonne partie pour le segment transport, nous avons également la réparation du réseau de distribution dans les deux grandes villes ; la gouvernance d'E2C en mettant en oeuvre toutes les réformes devant permettre à la société de prendre sa vraie dimension et sa fonction de gestion du patrimoine, conformément à la loi et à ses statuts », a poursuivi Emile Ouosso.

En effet, en dehors de la gestion du patrimoine, la société E2C devra gérer momentanément la commercialisation de l'électricité, en attendant la création des autres segments. « Pour le reste des formalités administratives, nous avons l'unité de gestion du projet qui travaille au quotidien avec la Banque mondiale pour faire en sorte que nous passions vite aux commandes des pièces lourdes, légères et au balayage du réseau. Dans ce combat, nous avons signé un protocole d'accord, le 7 juillet à Pointe-Noire, avec le groupe Eni pour nous aider à réparer rapidement la ligne Loudima-Mindouli. Si nous débloquons cette ligne, on peut monter à 150-200 Mgw à Brazzaville », a-t-il prévenu.

Augmenter la capacité de production

Parlant des perspectives, le ministre de l'Energie et de l'Hydraulique a indiqué que le financement du secteur de l'électricité appelle beaucoup plus de capitaux. Le pays n'ayant pas encore amorcé l'étape du développement industriel, toutes les petites et moyennes entreprises, petites et moyennes indusries et tous les petits artisans n'ont pas assez de courant. D'où la nécessité de renforcer les capacités de production dans le solaire. Ainsi, le gouvernement dispose d'un programme de près de 600 Mgw. Des partenaires parcourent actuellement les différents sites à retenir. Dans le programme de développement des deux Centrales à gaz de Pointe-Noire, il est prévu le passage de 484 Mgw pour la CEC à 1000 Mgw en 2030 et le passage de 50 à 100 Mgw de Aksa à 1000 Mgw.

« Aujourd'hui, par le simple fait que le gouvernement a décidé de mettre en affermage la distribution et la concession des barrages, a levé la peur aux investisseurs qui hésitaient d'investir et de vendre pour ne pas se faire payer. Maintenant qu'il y a eu cette évolution, tout le monde est à l'aise. Ce noeud enlevé libère les investisseurs qui commencent à venir sans plus demander des garanties souveraines ou des garanties bancaires de l'Etat. Ce sont les résultats de plusieurs mois de négociations dans le cadre des réformes », a précisé le ministre.

D'après lui, le léger mieux observé actuellement à Brazzaville et à Pointe-Noire, dans la desserte en électricité, est le résultat d'une convergence entre la clémence naturelle et le labeur d'E2C qui dispose de bons ingénieurs et de bons travailleurs adaptés aux urgences du réseau. « La Banque mondiale, les financements et les techniciens sont là, les études sont faites, les diagnostics bien faits, les maladies diagnostiquées, les ordonnances faites, les prix de médicaments connus.

Donc pour nous, on ne devrait plus vivre le cauchemar que nous vivons. Quand on parle de la stabilité de l'électricité, s'en suit également celle de l'eau parce que les usines d'eau sont alimentées par l'électricité », a indiqué Emile Ouosso, ajoutant que le gouvernement ne peut pas accepter qu'il n'y ait pas d'eau et d'électricité dans un pays.

Il a, enfin, attiré l'attention des Congolais du fait que l'électricité n'est pas un bien de luxe, mais un bien nécessaire et de base.

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