Ile Maurice: Un policier battu par d'autres policiers aux casernes centrales

Qu'est-il arrivé au constable L. de la Flying Squad de l'Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) le 5 juillet ? Il avait été convoqué par le chef d'une autre unité bien connue sans que le patron de l'ADSU n'en soit informé. Il est ressorti de la rencontre tout ensanglanté et couvert de bleus.

Depuis, il ne vient plus travailler et a déclaré être souffrant. Souffrant, il l'est, car de nombreux témoins ont vu son état au sortir de ce fameux bureau. Mais L. ne veut pas parler et encore moins se plaindre. On l'aurait menacé d'autres malheurs comme, du planting, une poursuite pour trafic de drogue et de longs mois à passer à l'ombre. Terrorisé, il l'est encore plus après que le chef donneur de coups a confisqué ses deux téléphones portables. Ses collègues craignent qu'on manipule les données pour faire croire qu'il est en contact avec des trafiquants.

Mais qui l'a mis dans cet état et pourquoi ? Selon nos informations, L. était accusé d'avoir déclaré à deux ou trois collègues que le fils du chef policier qui l'a corrigé consomme de la cocaïne. Il y avait plusieurs témoins dans le bureau où L. a été passé à tabac comme un vulgaire récidiviste. Toutefois, selon une source, il ne faut pas compter sur eux pour venir de l'avant pour raconter le comment et le pourquoi de ces coups donnés. Car justement, l'auteur de ces coups, qui se vante de maîtriser les arts martiaux - le côté combat pas le côté zen - est un très haut gradé de la force policière. Et est très bien vu par Lakwizinn qui lui doit beaucoup pour services rendus.

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Silence, on corrige

Il ne faut pas compter non plus sur un autre haut gradé, témoin direct de la dérouillée infligée à L. Connu comme Agaléga, ce haut gradé avait dans le passé bienveillamment accepté de prendre la responsabilité de l'accident d'une voiture de police conduite par le fils d'un haut gradé.

Une autre source nous donne une version différente de l'affaire : on aurait découvert que L. serait vraiment impliqué dans le trafic de drogue. Et que le chef cogneur se serait conduit comme «un bon père de famille» en donnant une raclée au policier présumé trafiquant pour le punir et, aussi, pour lui ôter l'envie de recommencer. Le bon chef aurait choisi de ne pas poursuivre contre le jeune L. car, entre collègues, cela ne se fait pas, nous dit-on. En revanche, s'il s'agissait d'un civil trafiquant, non seulement il aurait reçu des torgnoles mais il aurait été poursuivi.

Existe-t-il beaucoup de tels cas traités ainsi entre collègues, avons-nous voulu savoir ? «Ah oui, mais sans les baffes.» Aux dernières nouvelles, la police aurait décidé de poursuivre L. Mais on ignore sous quel chef d'accusation.

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