Mali: Réactions mitigées après la reprise des activités politiques

Président de la transition au Mali Assimi Goïta

Au Mali, les réactions politiques sont très mesurées après l'annonce mercredi 10 juillet de la ré-autorisation des activités politiques dans le pays. En avril dernier, les autorités maliennes de transition avaient suspendu par décret les activités politiques des partis et associations, officiellement pour des raisons d'« ordre public ». Cette suspension a finalement été levée, mais les acteurs politiques joints par RFI sont loin de crier victoire.

Après la levée de la suspension des activités politiques dans le pays, l'ancien Premier ministre du Mali Moussa Mara, du parti Yelema, est le plus enthousiaste : il « félicite » les autorités de transition pour leur « décision raisonnable », sans pour autant oublier de les « encourager » à « engager des mesures d'apaisement de l'environnement socio-politique ». Il les encourage surtout à mettre en place « un chronogramme crédible vers le retour à l'ordre constitutionnel ».

Une reprise sereine des activités politiques est-elle possible ? « Aucun souci, rassure Moussa Mara, les partis sont déjà en action ».

Le président de l'alliance Jiguya Koura Housseini Amion Guindo ne salue pas cette décision. « Ils sont revenus sur un décret anticonstitutionnel », rappelle l'ancien ministre, qui poursuit : « Si c'est une mesure d'apaisement, qu'ils libèrent nos camarades détenus au nom de ce texte injuste », dit-il en référence aux onze dirigeants de partis arrêtés le 20 juin dernier alors qu'ils se réunissaient.

« C'est une bonne chose, mais ils ont privé le pays de sérénité pour rien », estime de son côté un autre ancien ministre, qui requiert l'anonymat, signe que la crainte de la répression est loin d'avoir disparu. Et de rappeler, lui aussi, le sort des onze opposants détenus depuis trois semaines « par abus de pouvoir et règne de l'arbitraire. »

Ce revirement des autorités de transition dénote enfin « une absence de trajectoire », selon l'ancien ministre Mamadou Ismaïla Konaté. Lui-même hors du Mali, il déplore que « face à la terreur, les partis politiques sont dégoûtés et tétanisés ».

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