Burkina Faso: Rencontre président du Faso et forces vives - Le capitaine Ibrahim Traoré décline sa vision des 5 prochaines années

11 Juillet 2024

Face aux forces vives de la Nation, le jeudi 11 juillet 2024, le Président du Faso, Ibrahim Traoré, a présenté sa feuille de route de son mandat durant les 5 ans à venir.

Le 25 mai dernier, les forces vives de la Nation, à travers les assises nationales ont prolongé la Transition que dirige, le capitaine Ibrahim Traoré pour une durée de 5 ans. Pour la bonne conduite de ces cinq ans, il a, hier jeudi 11 juillet 2024, exposé devant les forces vives, sa feuille de route. Décliné en plusieurs parties, Ibrahim Traoré a expliqué de façon détaillée son programme dans tous les secteurs.

« Durant les 5 ans à venir, nous allons combattre les criminels, les violeurs et les trafiquants de drogue armés. Car, il n'y a pas d'alliance possible avec les terroristes. Le mal est là et ce n'est que par le combat que nous serons libres », a-t-il expliqué. Pour y arriver, l'Etat a opté de redoubler d'effort sur le plan de la défense et de la sécurité. Les effectifs des combattants vont être augmentés.

« Bientôt, il sera lancé le recrutement de 10 000 soldats et l'acquisition des équipements jusqu'à ce qu'on atteigne un niveau de l'armée jamais égalé dans la sous-région », a indiqué le président. Dans ce sens, il compte travailler avec des partenaires sincères. « Certains ont accepté donner des équipements stratégiques à payer dans le temps. Car, cette guerre, nous allons la vaincre très prochainement au Burkina », a-t-il

informé.

Sur le plan de l'administration publique, le capitaine Ibrahim Traoré a indiqué que la corruption et la mal gouvernance qui persistent seront combattues. Selon lui, des primes de dénonciations seront mises en place afin que des travailleurs s'auto saisissent de certains disfonctionnements. A ce sujet, un organe sera mis en place d'ici la fin de ce mois. Concernant les concours, un diagnostic et une ligne de conduite ont été faits. Ils seront lancés pour augmenter les effectifs en cas de besoin.

Promouvoir une diplomatie de vérité

Le président du Faso envisage, dans son programme, promouvoir la diplomatie commune dans l'espace de l'Alliance des Etats du Sahel (AES). Une diplomatie basée sur la vérité, a-t-il dit. « Nous voulons créer notre modèle, car, le Burkinabè, c'est l'homme intègre qui prône la vérité », a relevé le président. A l'écouter, il y a bel et bien « un centre des opérations » de déstabilisation du Burkina en Côte d'Ivoire. Et au Benin, « une base française serait installée ». Il a donc invité les peuples de ces pays à parler à leurs dirigeants, car chaque pays est indépendant.

Dans le secteur de la communication et de la culture, plusieurs actions sont

menées en vue de ramener en surface la culture. Il s'agit, entre autres, du consommons local, du mois du patrimoine. Cependant, « nous allons toujours travailler à mettre en valeur notre vivre-ensemble. Que chacun soit un acteur de l'émergence du Burkina. Nous allons recadrer également la communication sur tous les aspects ,surtout les Burkinabè qui communiquent contre leur pays », a précisé Ibrahim Traoré.

Déjà, l'offensive agricole est en marche. Et, il compte accorder une grande partie du budget à ce secteur afin d'atteindre l'autosuffisance alimentaire. « Tous les champs seront labourés. Des semences et des intrants octroyés à prix subventionnés aux producteurs », a-t-il relevé. Des barrages hydroagricoles, le désensablement et la construction des barrages sont d'autres chantiers sur lesquels, le président va travailler au grand bonheur des producteurs.

En matière d'urbanisme, le chef de l'Etat veut redessiner les villes. « On aura des villes avec des constructions en hauteur et assainies. Ce qui va jouer sur le volet de la santé car, on aura une baisse des maladies telles que le paludisme, la dengue, les maladies diarrhéiques. A cet effet, nous comptons rehausser le plateau technique des centres de santé dans les communes pour mettre à la disposition

des populations, l'imagerie médicale, une banque de sang et de des laboratoires sans oublier la mise en place des centres de réanimation dans les Centres hospitaliers régionaux (CHR).

Faciliter la création des petites entreprises

Pour le Président du Faso, si l'autosuffisance alimentaire est atteinte et le pari de l'urbanisation gagné, alors, celui de la santé pour tous sera gagné.

Dans le domaine de l'éducation, très prochainement, Ibrahim Traoré veut construire des complexes scolaires en hauteur (de la maternelle à l'université) dans des communes et des amphithéâtres.

Au primaire, la formation civique et patriotique va commencer pour les tout-petits. Mieux, le président a soutenu que les travailleurs vont, eux aussi, faire la formation militaire. « Nous devons donner de la valeur à l'éducation», a-t-il souligné.

Durant les cinq prochaines années, le président du Faso compte adopter une politique de réorganisation des orpailleurs. « L'exploitation se fera nous-mêmes, par nos orpailleurs. Ils auront les permis et des machines pour travailler. Des permis seront retirés à des partenaires et remis à d'autres qui sont sincères avec nous », a-t-il expliqué.

Au niveau de l'économie, le chef de l'Etat a décidé de construire des centrales thermiques en entendant la centrale nucléaire en vue de réduire les délestages, car, de son avis, ils plombent beaucoup l'économie. En ce qui concerne, le commerce et l'industrie, le diagnostic a été posé pour transformer les matières premières, les produits locaux. Ce qui va faciliter la création des petites entreprises.

« Nous allons réorganiser les fonds au niveau du ministère de l'agriculture et de la jeunesse pour les mettre à la disposition des jeunes entrepreneures. En plus, dans les jours à venir, un ministère sera dédié uniquement à la formation professionnelle et l'école polytechnique sera transformée en une université polytechnique. Il nous faut des ingénieurs, des compétences pour prendre la relève », a-t-il insisté.

Pour le compte de la justice, Ibrahim Traoré va entreprendre des réformes au niveau du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

« Nous avons constaté qu'il y a une justice pour le pauvre et une pour les riches. Il faut que cela cesse. La patrie avant tout. Les magistrats avec des dossiers seront aussi jugés, car l'injustice est un fléau qui détruit la société », a-t-il martelé. Il a ajouté que le Code pénal sera relu en vue de changer le modèle de la justice.

« Nous allons désengorger les prisons, car, il y a des fautes qui peuvent trouver des solutions sans aller en prison. Le nombre des prisonniers va diminuer au profit des travailleurs dans les plaines. Nous ferons tout pour toujours mériter la confiance du peuple », a insisté le président du Faso, devant une foule en liesse qui ne cessait d'applaudir.

Le président du Faso à propos de l'impérialisme

« L'impérialisme se présente sous la forme d'un triangle. Au sommet, c'est l'empire du bien, de la prospérité. Les impérialistes, eux, ont droit à toutes les richesses. C'est à eux d'imposer leur vision du monde aux autres. Le monde doit marcher comme ce qu'ils veulent. A la base, il y a l'empire du mal et l'esclave. Pour eux, l'empire du mal doit disparaitre, car, il incarne le mal (c'est le cas de l'ex-URSS dans les années 1980). L'esclave, c'est l'Afrique. Difficile pour eux de concevoir que les africains puissent s'émanciper. Les impérialistes cherchent toujours à détruire l'africain par un autre africain. La jeunesse doit prendre conscience et se battre pour son avenir car nul ne doit les égaler. Les intellectuels africains doivent prêcher pour conscientiser la masse populaire ».

Les-à-côtés de la rencontre

Bander les muscles pour entrer

Pour accéder à la cuvette du palais des Sports de Ouaga 2000 qui a abrité la rencontre du Président du Faso avec les forces vives de la nation, il fallait bander les muscles. C'est au prix de grandes bousculades qu'on pouvait parvenir à se frayer un passage. Dépassées, les forces de défense et de sécurité intérieure, mobilisées étaient parfois obligées de durcir le ton et même de menacer pour mettre de l'ordre et maîtriser la pression des invités.

Eau gratuite

A la rencontre avec les forces vives de la nation, l'eau de boisson, notamment conditionnée dans les sachets, était distribuée gratuitement. Même si aucun dispositif de ramassage des sachets plastiques n'est visible, l'eau était servie gracieusement à tous les participants. Des palettes entières étaient disséminées dans l'enceinte du palais des Sports et le service était libre volontaire et sans protocole.

Une fouille rigoureuse

A chaque activité du Président du Faso, rien n'est laissé au hasard du côté de la sécurité. A la rencontre avec les forces vives, le filtrage par palpation au niveau des différents issues n'a épargné personne. Militaire, homme politique, patrons d'institutions, dozos ou encore chefs coutumiers et traditionnels, nul n'a échappé aux fouilles conformément aux consignes édictées. Les sacs à main, sacs d'ordinateur ou sac scolaire ont été passé au peigne fin et les objets interdits d'accès refoulés ou confisqués.

« Pipi à l'air libre »

Parmi les participants à la grande rencontre du Président du Faso avec des Burkinabè désignés, certains participants ont snobé les toilettes mobiles disponibles en nombre pour se soulager directement sur le gazon à l'air libre. Des gestes incroyables qui pourraient aussi être liés à une ignorance. Autant sensibiliser désormais les participants venus de divers horizons que des toilettes sont mis à leur disposition.

 

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