Aujourd'hui, on se glisse dans les chaussures d'un explorateur un peu différent. Son nom est Mirna Kintombo, mais son entourage l'appelle affectueusement Mimi Pro. Mirna capture des instants de vie pour en faire des histoires singulières. L'essentiel pour l'artiste est de ressortir un fait, une situation, une ambiance, avec toujours en ligne de mire l'impression de vivre une aventure hors du commun. Zoom sur l'un des photographes les plus sollicités de sa génération.
Des faits communs, parfois banals, des fragments de vie pris dans différents lieux où il séjourne, voilà quelques sujets sur lesquels Mirna Kintombo travaille sans pour autant se mettre des barrières.
Son oeuvre photographique conte ainsi la vie dans ses moindres détails : sourire d'une femme portant un lourd baluchon sur la tête, la main ridée d'une vieille dame en train de vendre, le regard médusé d'un enfant, le dur labeur d'un mécano... Un mélange de beauté et de réalité qui traduit tout autant des scènes difficiles ou des vérités inconfortables. Une véritable exploration en image, en noir et blanc comme en couleur où chaque photographie raconte une histoire que le commun des mortels banalise ou ne voit tout simplement pas mais que l'artiste met en lumière. Ainsi, l'artiste décortique des problématiques afin de susciter une prise de conscience générale.
Plus qu'un photographe, c'est un conteur qui utilise la lumière de son objectif pour transcrire la réalité, sa réalité et fait en sorte que chaque personne, objet, paysage et lieux représentés racontent des pans d'histoires de vie (peines et joies), le courage et l'opiniâtreté de ses protagonistes. Des photos bien que prises dans des contextes différents ont un dénominateur commun : l'espoir et la résilience. " Peu importe les défis auxquels nous faisons face, il y a toujours de l'espoir, toujours une possibilité de nous en sortir, une possibilité de faire la paix avec soi et les autres", précise l'artiste.
L'utilisation de la lumière et des ombres, un autre aspect qui ne passe pas inaperçu parmi ses photographies, dans la mesure où cette technique donne naissance à des oeuvres singulières et étonnantes, empreintes aux questionnements. A cela s'ajoutent son empathie et sa curiosité qui mettent en général son protagoniste en confiance. Résultat, l'artiste ne se contente pas d'observer ; il engage une conversation, débat et écoute, donne parfois son avis quand c'est nécessaire. Une approche humaine, presque intime, qui le permet de se sentir proche des personnes et des histoires qu'il capture. " J'utilise la photographie pour sensibiliser et inciter le changement des moeurs. C'est aussi un plaidoyer pour un monde plus juste et pacifique ", a laissé entendre l'artiste.
Début de sa passion
La photographie lui fait de l'oeil lorsqu'il arrive au lycée. Séduit par ce nouveau langage de communication, Mirna commence peu à peu à fréquenter l'univers des photographes via le collectif Elili qui regroupe un certain nombre d'entre eux dont l'ambition est de révolutionner cette discipline. S'il est bien intégré par ses amis, son père reste néanmoins sceptique quant à sa nouvelle passion. "Mon père ne cessait de me répéter que ce n'était pas un métier et que je ne pourrai pas en vivre. Je suis content de ne pas l'avoir écouté ", s'empresse d'ajouter le photographe qui depuis lors explore de nouveaux horizons grâce à ce métier.