Au Rwanda, il y aura trois candidats pour l'élection présidentielle du 15 juillet 2024 : le député du parti vert Frank Habineza, l'indépendant Philippe Mpayimana et Paul Kagame qui dirige le pays depuis 2000. Victoire Ingabire, elle, n'a pas pu se présenter suite à une décision en mars de la justice sur la perte de ses droits civils consécutive à une condamnation en 2013. Pour l'opposante, « les candidats bien placés pour vraiment défier le président Kagame ont été bannis ».
Au Rwanda, les électeurs s'apprêtent à se rendre aux urnes ce lundi 15 juillet 2024 pour la présidentielle et les législatives, où le président Paul Kagame, au pouvoir depuis 24 ans, est candidat à sa réélection pour un quatrième mandat.
Face à lui, deux candidats : le député du parti vert Frank Habineza et l'indépendant Philippe Mpayimana.
Mais plusieurs voix critiques du régime n'ont pas pu participer aux élections sur décision de justice ou par invalidation de leur candidature par la Commission électorale.
Parmi ces voix, Victoire Ingabire, dont la réhabilitation des droits civils a été refusée par la Haute Cour en mars dernier.
« Ce n'est pas au parti au pouvoir de choisir qui doit affronter avec leur candidat »
Elle appelle aujourd'hui à l'ouverture de l'espace politique au Rwanda. « Les candidats bien placés pour vraiment défier le président Kagame ont été bannis, affirme-t-elle au micro de notre correspondante Lucie Mouillaud. Donc, je ne vois pas vraiment comment on va avoir vraiment des élections libres, transparentes. Aussi longtemps qu'il y a des candidats limités, on prive le peuple rwandais du fait de choisir les leaders librement et dans la transparence. Donc, c'est pour cela que je dis qu'on ne doit pas vraiment limiter ceux qui doivent participer aux élections comme candidat. Donc, ce n'est pas le parti au pouvoir qui devrait choisir qui doit compétir avec leur candidat. C'est la loi, parce que nous avons les lois au Rwanda, et ces lois devraient être acceptées par tout le monde, y compris le parti au pouvoir ».
Elle poursuit : « Ce que je veux dire au président Kagame, c'est d'accepter les critiques parce que ce sont des critiques constructives. Nous voulons tous participer à la construction de notre pays et pour préparer le meilleur futur de nos jeunes, il faut qu'il accepte l'alternance par la voie démocratique. »
Victoire Ingabire ne pourra pas se présenter à la présidentielle du 15 juillet, après une décision du tribunal émise le 13 mars dernier. Figure de l'opposition au président Paul Kagame, la femme politique avait été déchue de ses droits après sa condamnation à 15 ans de prison en 2013 pour « conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre » et « minimisation du génocide de 1994 ».
