Matam — La région de Matam enregistre un taux de malnutrition de 22,2%, soit plus que la moyenne nationale qui tourne autour de 15% d'après les résultats d'une enquête publiée, jeudi par le Conseil national pour le développement de la nutrition (CNDN).
"Dans la région de Matam, nous sommes à un taux de malnutrition de 22,2%, selon les enquêtes de 2023. Il y a différents facteurs qui sont à la cause de ce taux notamment des indicateurs comme la pauvreté, l'éducation, l'aspect genre ou encore la culture et les traditions", a expliqué Aby Ciss Dabo, responsable technique au bureau régional du Conseil national pour le développement de la nutrition (CNDN).
Mme Dabo s'exprimait à l'occasion de la revue régionale de la mise en oeuvre de la politique nationale pour le développement de la nutrition.
Entre autres causes, il y a le manque d'éducation des personnes qui s'occupent de la famille, a t-elle relevé, ajoutant que des solutions peuvent être trouvées "si les populations parviennent à régler la question de l'utilisation des aliments et l'éducation des mères de famille".
Pour résoudre ce fléau a t-elle précisé "nous avons élaboré un total de dix-huit plans d'actions sectoriels afin de voir quelles sont les actions à mettre en place pour réduire ce taux comme le plan stratégique multi sectoriel de la nutrition".
Prenant part à cette rencontre le gouverneur de la région de Matam, Mouhamadou Moctar Watt, a soutenu que "l'essentiel est d'avoir des mesures à mettre en oeuvre pour parvenir à réduire ce taux", précisant que pour y arriver, "il faut identifier les déterminants de la malnutrition".
Entre autres déterminants, il y a selon, l'autorité administrative, "la question du pouvoir d'achat et surtout l'éducation. Les enfants dont les mamans ont un niveau de scolarisation avancé sont moins exposés aux problèmes de malnutrition. En plus de cela, il faut développer l'éducation nutritionnelle".
Le gouverneur a estimé qu'au niveau local, "nous disposons de l'essentiel des denrées alimentaires, mais, bon nombre de femmes ne savent pas quelles combinaisons faire pour produire de la farine enrichie pouvant participer à l'éradication de la malnutrition".
M. Watt a également lancé un appel aux collectivités territoriales dans l'accompagnement des efforts de lutte contre ce fléau, précisant que le Projet investir dans les premières années pour le développement humain au Sénégal (PIPADHS), qui intervient dans le secteur de la petite enfance a clôturé ses activités dans la région à la fin du mois de juin, entraînant ainsi une phase de transition.
Sur ce registre, le président du Conseil départemental de Matam, Amadou Djibril Diallo, par ailleurs vice-président du groupe de soutien à la coordination nationale pour le développement de la nutrition, a souligné que les communes et départements "ont un rôle primordial à jouer par rapport à la malnutrition".
"Nous nous engageons à assurer la transition au cas par cas en essayant de voir ce que chaque commune peut faire par rapport aux ressources disponibles et en s'appuyant sur les bonnes volontés", a t-il dit.
Pour beaucoup de participants à la rencontre, "c'est la manière d'utiliser les aliments entraine la malnutrition".