Dakar — Le Directeur de la recherche et de l'innovation, Pr Amadou Gallo Diop, a invité, jeudi, les membres des académies scientifiques à faire jouer pleinement à leurs institutions leur rôle d'outils d'aide à l'élaboration des politiques publiques, en étant davantage au service des populations et décideurs.
"J'invite les membres des différentes académies scientifiques ici présents, à faire jouer pleinement à leurs institutions, leur rôle central d'aide à l'élaboration des politiques publiques éclairées dans l'espace francophone", a-t-il déclaré à l'occasion de la cérémonie d'ouverture de l'atelier de consolidation des efforts de la promotion du Conseil scientifique en Afrique de l'Ouest.
Cette rencontre de deux jours est organisée par le Réseau francophone international en conseil scientifique (RFICS), en collaboration avec l'Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS).
Elle a pour objectif général de développer un écosystème propice au Conseil scientifique dans l'espace francophone pour l'élaboration de politiques publiques fiables.
"Après plusieurs décennies de fonctionnement de nos universités et de nos instituts de recherche, vous pouvez constater vous-mêmes que nous n'avons pas un impact puissant et déterminant dans nos politiques de développement quel que soit le secteur", a ainsi relevé Pr Amadou Gallo Diop.
La raison, dit-il, est que ces chercheurs sont "encore un peu trop consommateurs des acquis souvent importés et très peu adaptés dans notre contexte afin d'impacter sur les choix pour la transformation dans tous les secteurs de nos sociétés".
Cette situation, selon lui, "met en lumière le gap qu'il y a entre l'université, la recherche, l'innovation et les besoins concrets et quotidiens de nos populations à travers des politiques adaptées de développement", malgré "les ressources humaines d'une qualité exceptionnelle dont nous disposons".
Fort de ce constat, le Directeur de la recherche et de l'innovation est d'avis que pour "une bonne communication et un meilleur impact", les académies scientifiques doivent "descendre au niveau des gens dans un langage simple, clair et précis en leur donnant des informations qui sont les produits de nos intelligences, de nos recherches et de l'innovation".
"Nous produisons beaucoup de connaissances et de savoirs mais nous avons un problème très important de communication", a pour sa part martelé le président de l'Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal, Dr Moctar Touré.
A ce propos, il a expliqué que "les chercheurs, les producteurs de connaissances ne sont pas outillés pour transmettre dans un langage compréhensif à hauteur des utilisateurs, le fruit de ces recherches et de ce savoir qui est produit".
Ce qui manque, selon lui, "c'est d'y ajouter une dimension humaine en y injectant une série de connaissances sur le sens social, humain qui nous permettent d'avoir la possibilité de proposer des solutions qui ont une résonance non seulement avec les pouvoirs publics, mais aussi pour la société".