Madagascar: Infrastructures routières - Réhabilitations urgentes face à l'asphyxie de l'économie rurale

L'état des routes dans les zones de production agricole est déterminant pour le développement local. Face à l'enclavement de près de 70% des zones rurales, les experts annoncent la nécessité de la mise en oeuvre de solutions urgentes.

Célèbre pour sa biodiversité unique et ses paysages pittoresques, Madagascar fait face à des défis au niveau de ses infrastructures routières, qui demeurent un obstacle majeur au développement socioéconomique. Environ deux tiers des routes rurales sont impraticables, une situation qui plonge près de 17 millions de Malgaches dans l'isolement, en particulier pendant les saisons de pluies.

Cette réalité a des répercussions profondes sur l'accès aux soins de santé, aux marchés et réduit considérablement le rendement agricole et l'engagement des paysans dans l'agriculture commerciale. Les routes impraticables constituent un frein significatif à la mobilité et à l'accès aux services essentiels pour les communautés rurales. Les habitants de ces zones isolées doivent souvent parcourir de longues distances à pied ou à dos d'animaux pour accéder aux soins de santé, une situation particulièrement périlleuse en cas d'urgences médicales.

De plus, l'accès limité aux marchés rend difficile la commercialisation des produits agricoles, entraînant des pertes économiques substantielles pour les agriculteurs. La dégradation des routes pendant les saisons de pluies aggrave encore la situation. Les chemins devenus boueux et glissants deviennent dangereux et impraticables, isolant davantage les communautés et limitant leur accès à des ressources vitales. Cette isolation réduit la volonté des paysans à s'engager dans l'agriculture commerciale, ce qui limite le potentiel de croissance économique dans ces régions.

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Réhabilitations

Lors d'un atelier réunissant des experts sur les solutions à apporter à ce problème, plusieurs défis ont été évoqués. La réhabilitation et la gestion des infrastructures routières ont été identifiées comme des priorités, avec un soutien notable de la Banque mondiale. Cette institution financière internationale a déjà joué un rôle crucial en finançant des projets visant à améliorer les infrastructures routières et les ouvrages de franchissement.

Parmi les projets financés par la Banque mondiale figure le projet CASEF (Croissance agricole et sécurisation foncière), clôturé en juin dernier avec des résultats impressionnants et des retombées significatives. Ce projet a permis d'améliorer l'accès au marché pour les agriculteurs et de développer plusieurs chaînes de valeur, démontrant ainsi l'impact positif de la réhabilitation des routes sur l'économie locale.

Les bénéficiaires du projet CASEF ont souligné l'importance de la réhabilitation des infrastructures routières pour l'économie des zones desservies. Un accès amélioré aux marchés permet aux agriculteurs de vendre leurs produits à des prix plus compétitifs, augmentant ainsi leurs revenus. De plus, des routes praticables facilitent l'approvisionnement en intrants agricoles et en équipements, favorisant une production plus efficace et durable.

Intégration

L'amélioration des infrastructures routières contribue également à l'intégration des zones rurales dans l'économie nationale, réduisant les disparités régionales et favorisant un développement plus inclusif. Avec près de 70% des routes impraticables, l'intervention dans ces infrastructures est donc nécessaire et devrait aboutir à des impacts importants pour l'économie locale. Selon notre source, la Banque mondiale reste prête à financer des projets visant à améliorer les infrastructures routières à Madagascar.

Ces initiatives sont essentielles pour favoriser le développement socioéconomique de la Grande Île. En investissant dans des routes résilientes et adaptées aux besoins des communautés rurales, la Banque mondiale et ses partenaires peuvent aider à surmonter les défis de l'isolement et à ouvrir des opportunités de croissance économique durable pour les habitants de Madagascar.

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