Dakar — Les sujets politiques suscitent un grand intérêt chez les quotidiens, à la mesure des sorties pour juger les cent jours du nouveau pouvoir incarné par le président Bassirou Diomaye Faye.
Il y a d'abord que plusieurs quotidiens parvenus vendredi à l'APS annoncent que le chef de l'Etat va animer une conférence de presse, samedi, pour marquer les cent jours de son arrivée au pouvoir et parler des actions entreprises depuis par son gouvernement.
"Il fera le point sur ses cent (100) jours de gestion. Un premier bilan pour lister ses réalisations face à un peuple qui s'impatiente", renseigne le quotidien L'Observateur. "Diomaye se jauge", dit Bès Bi Le Jour au sujet de cette conférence de presse prévue au palais présidentiel.
Cette rencontre avec des représentants de médias sera l'occasion "pour Bassirou Diomaye Faye de répondre aux nombreuses questions des journalistes, de faire le point sur ses premières actions mais aussi de dégager des perspectives", indique Bès Bi Le Jour.
"Un exercice périlleux à surmonter", juge le quotidien L'As, selon lequel en accordant une grande interview à certains médias, le président Diomaye Faye "prend le risque de se faire challenger sur diverses questions".
Déjà, ils sont nombreux les journaux qui se font l'écho des avis politiques portés sur les cent jours du président Bassirou Diomaye Faye, à l'image du quotidien Les Echos, qui affiche : "Macky et Cie descendent en flammes Diomaye et Sonko".
Le journal fait allusion aux critiques de l'Alliance pour la République (APR), l'ancien parti au pouvoir, visant le nouveau régime. "Le duo Diomaye-Sonko non seulement ne sait pas naviguer, mais n'a ni cap ni direction", écrit le journal, citant la formation de l'ancien président Macky Sall.
Dans d'autres propos relayés par le quotidien Vox Populi, l'Alliance pour la République pointe "100 jours de confinement" du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, par le Premier ministre, Ousmane Sonko, jugé "encombrant".
"Jamais un moment n'a été aussi attendu. Pour les 100 jours de Diomaye Faye à la tête de l'Etat, tout sera passé au laser. Scruté. Au rayon X. Pourquoi tant d'attentes ? Il y a le poids des promesses, du discours souverainiste, la faillite du +système+", avance le journal Le Quotidien.
Et d'ajouter : "Les électeurs, qui ont fait un choix sans ambigüité le 24 mars, attendent une +transformation systémique+ du pays et visent le cap de bonne espérance. Même le président a décidé de tenir une conférence de presse ce samedi pour faire le bilan de 100 jours à la tête du Sénégal. Il y a un début à tout..., mais roule-t-il à 100 à l'heure ?"
Pendant ce temps, le chef de l'Etat discute avec le président de l'Assemblée nationale Amadou Mame Diop "pour un dénouement de la crise à l'Assemblée nationale", en lien avec la décision du Premier ministre d'effectuer sa déclaration de politique générale devant un jury populaire si le parlement ne met pas à jour son règlement intérieur "d'ici au 15 juillet".
Le chef du gouvernement, leader du parti Pastef au pouvoir, "pourrait changer de position, vu que des discussions ont été engagées" entre le président de la République et celui de l'Assemblée nationale, rapporte Source A.
Une modification a fait disparaître du règlement intérieur les mentions faisant référence au Premier ministre et à la motion de censure, ce qui fait qu'en l'état actuel des choses, le chef du gouvernent ne peut prononcer sa déclaration de politique générale devant les députés, fait valoir le camp du pouvoir.
Plusieurs quotidiens s'intéressent par ailleurs aux opérations de déguerpissement conduites dans certaines artères de Dakar délogées de leurs tabliers et autres marchands ambulants. "Une bombe ambulante", relève à ce sujet le quotidien Enquête en allusion à la sensibilité de cette question.
"Après les affrontements à Colobane, Sandaga a pris le relais [de la contestation] ces dernières 48 H", les jeunes marchands ambulants continuant de s'opposer à leur déguerpissement des artères qu'ils occupaient, rapporte le quotidien Enquête, selon lequel "le feu couve à Keur Massar et à Rufisque", autres endroits de Dakar visés par cette mesure.
Le journal constate que la problématique des ambulants et des tabliers "est devenue, au fil des années, un vrai casse-tête pour tous les régimes qui doivent trouver le point d'équilibre entre le maintien de l'activité marchande informelle et la liberté de circulation des citoyens sur la voie publique".
Le maire de Dakar-Plateau, en ce qui le concerne, "assume" ces opérations de déguerpissement, rapporte Rewmi quotidien. "si l'Etat veut qu'on arrête, dit Alioune Ndoye cité par le quotidien Enquête et d'autres journaux, qu'il nous le notifie de manière officielle".
Le quotidien Yoor-Yoor craint un "embrasement", pendant que Le Mandat laisse entendre que ces opérations de déguerpissement contribuent à élargir le fossé entre le pouvoir et la jeunesse".
Walfquotidien s'intéresse à la question de la renégociation des contrats stratégiques de l'Etat, une question revenue au goût du jour à la faveur du dernier Conseil des ministres. Mais cette question relèverait d'une "mission périlleuse", selon le journal dont l'avis se fonde sur celui de plusieurs experts.