Depuis des siècles, la forêt était un abri sûr. En effet, la protection de l'environnement date bien d'avant la création des ONG protectrices de la nature. Les souverains qui se sont succédé, sanctionnaient déjà les pyromanes et les dévastateurs.
De cette époque vient la citation d'un grand souverain, « Celui qui brûle la forêt, réduit en cendre sa patrie ». En effet, les forêts sont les lieux de refuge des aïeux, ils y entendent des voix à travers le craquement des branches coupées par le vent, des feuilles sèches qui tombent, les lémuriens qui sautent d'un arbre à l'autre. Hélas, de nos jours, tout a changé.
Les montagnes touffues de forêt sont quasi-désertiques. Les rivières sont asséchées, les animaux endémiques fuient, ou pire, se trouvent dans des grands sacs à destination de nulle part. Ce qui fait rappeler le clip de Mickaël Jackson sorti en 1994, What about us ? Qu'en est il de nous ? Qu'a-t-on fait ? Allons-nous laisser ce désastre à nos progénitures ?
Avant, les Malgaches étaient fiers de dire Tanindrazana, la terre de nos ancêtres, puisque ceux-ci leur ont légué des biens inestimables. Actuellement, leurs lèvres tremblent pour dire taninjanaka la terre pour la descendance, car elle n'aura plus un arbre sous lequel s'abriter ! Où les oiseaux vont-ils atterrir ? À Ivato ou à Arrachart, peut-être !
Cette situation inquiète les tenants traditionnels. « Tezitra, meloko ny razana », les ancêtres bien qu'ils soient profondément enterrés, ne cautionnent guère cette pratique malfaisante et dangereuse perpétrée par leurs enfants arrogants et égoïstes. « Ô combien de sacrifices leur ont été offerts, mais en vain ! », martèle le gardien traditionnel de Tsaratanàna Laza Fidera. L'heure est grave ! Rationnels, les environnementalistes, quant à eux, estiment que dans 50 ans, les Malgaches ne boiront plus d'eau potable. À bon entendeur, salut !