Selon le président de la République, la planification familiale est un élément incontournable dans la lutte contre la pauvreté. Il réitère ainsi la volonté étatique de la rendre accessible à tous.
« Du chemin a été fait, mais beaucoup reste à faire ». Ce sont les mots de Andry Rajoelina, président de la République, au sujet de la mise en oeuvre du programme national de planification familiale. Une initiative qu'il a annoncée dans son discours d'investiture, au stade Barea Mahamasina, en janvier. Le but est de faire en sorte que le planning familial soit accessible à tous.
Dans son allocution prononcée hier, au Carlton Anosy, le locataire d'Iavoloha a réaffirmé cet objectif d'accessibilité. Il a ainsi soutenu que le but est que le planning familial soit « accessible de manière gratuite à tous et partout sur le territoire national ». Selon ses dires, le forum national sur le sujet qui démarre ce jour s'inscrit dans la continuité des actions étatiques afin de finaliser le plan opérationnel pour permettre cette gratuité de l'accès à la planification familiale.
« La planification familiale regroupe l'information, les moyens et les méthodes qui permettent aux individus de décider librement de la dimension de leur famille et de l'espacement des naissances », peut-on lire sur le site web du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap). Elle comprend notamment un large éventail de méthodes contraceptives. Le thème de l'événement d'hier a permis au locataire d'Iavoloha de plaider en faveur du programme étatique de planification familiale. Il s'agit du lancement régional, pour les îles de l'océan Indien, du rapport du Fnuap sur l'état de la population mondiale 2024.
« Destins entremêlés : lueurs d'espoir - Mettre fin aux inégalités dans la santé et les droits sexuels et reproductifs », est le thème de ce rapport.
Indissociable
« (...) Mettre fin aux inégalités constitue notre principal objectif et la mise en place de conditions favorables à la population est au coeur de nos priorités », affirme ainsi le Président. « Toutefois, il est important de noter que la croissance démographique est aussi le sujet de nos préoccupations. Car aujourd'hui, à Madagascar, une femme donne naissance à cinq enfants en moyenne et plus de 30% des filles entre 15 et 19 ans ont déjà accouché », ajoute-t-il.
Andry Rajoelina explique ainsi que la croissance démographique accélérée dans le pays est l'une des causes de la pauvreté. « (...) Cette croissance pose de nombreuses difficultés, pas seulement pour le pays, mais surtout pour les familles », souligne-t-il. Aussi, selon ses dires, le programme de planning familial « est un tremplin indissociable pour rattraper le retard de développement de Madagascar ».
Le chef de l'État concède néanmoins que le défi est de briser les barrières qui freinent encore la population à accéder à des méthodes contraceptives adaptées à leur quotidien. Il y a le défi financier d'une part. D'autre part, il y a les résistances sociales et religieuses à briser. Comme le note Josiane Yaguibou, représentante résidente du Fnuap, « le planning familial est très sensible. Il y a des normes sociales dans certains pays qui rendent la promotion du planning familial difficile. Il y a aussi des questions religieuses ».
Dans une déclaration publiée mi-mai, la Conférence des évêques de Madagascar (CEM) a vilipendé la planification familiale au motif qu'elle « est contraire au libre arbitre du couple et aux enseignements de l'Église ». Sur cette question, dans une interview publiée dans le magazine Paris Match quelques jours plus tôt, Andry Rajoelina a déclaré : « (...) je ne négocie pas ce qui n'est pas négociable, quelles que soient les contraintes, culturelles ou religieuses ».
« Lorsqu'un chef de l'État décide de prendre le leadership, il faut le saluer et l'encourager », déclare Josiane Yaguibou. Pour souligner cet encouragement, la communauté du planning familial à Madagascar a remis un certificat au chef de l'État pour réaffirmer son statut de champion de la planification familiale.
