Madagascar enregistre un taux de natalité élevé chez les adolescentes. Cent quarante-trois jeunes filles sur mille, âgées de 15 à 19 ans, ont donné naissance, selon le rapport du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), présenté hier à l'hôtel Carlton Anosy.
Il est parmi les taux les plus élevés en Afrique et dans les îles de l'océan Indien. Ce taux est de 20% pour Maurice, 46% pour La Réunion, 92% pour l'Afrique de l'Est et australe, et de 101% pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale.
À Madagascar, la santé sexuelle et reproductive demeure un tabou. On n'en parle pas ou peu au sein de la communauté et de la famille. Pour certains, parler de la santé sexuelle aux jeunes, les sensibiliser sur la contraception, les pousserait à entrer dans la sexualité, alors que les jeunes sont sexuellement actifs très tôt. Le premier âge sexuel est de 13 ans, selon le ministère de la Santé publique, hier. Et 15% des jeunes filles de moins de 18 ans seraient enceintes.
Le Pr Zely Randriamanantany déclare que ce tabou doit être brisé si l'on veut inverser cette situation, car accoucher très tôt peut détruire la vie d'une jeune fille. En tout cas, il est la cause principale de la mortalité maternelle qui reste élevée. Quatre cent huit femmes sur cent mille naissances vivantes sont décédées selon les chiffres officiels. Les bassins des jeunes filles de moins de 18 ans ne seraient pas encore prêts pour l'accouchement. Un forum national pour la promotion de la planification familiale se tient à l'hôtel Carlton Anosy, ce jour. Il verra la participation de diverses entités, dont des leaders religieux. Le but est de briser ce tabou.
