L'Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), ONG de défense et de promotion de la liberté de presse, exprime sa stupéfaction, après la brève interpellation d'Amos Munga, Ramsey Ramazani et Mahoye Madiba respectivement journalistes à Said TV et à la sous-station de la Radio-télévision nationale congolaise (RTNC/Baraka), tous basés à Baraka, agglomération située à 243 kms de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu à l'Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Ces journalistes ont été interpellés, le 10 juillet 2024, à Bando, par des miliciens du groupe Maï-Maï du général autoproclamé, William Amuri Yakutumba devenu Wazalendo. C'était au moment où les journalistes effectuaient un reportage sur l'arrivée de Yakutumba dans la cité de Baraka pour un dialogue avec les autorités militaires. Les trois journalistes ont été conduits manu militari à bord d'une bicyclette à l'hôtel AMC où est logé le chef milicien. Ils ont été accusés d'avoir effectué un reportage pour le compte des groupes rebelles hostiles à Yakutumba, à savoir: le Mouvement du 23 mars (M23) proche du Rwanda et Red Tabara, proche de Burundi.

Les journalistes ont été verbalisés par un proche de Yakutumba puis relaxés après 7 heures de privation de liberté. Au regard de ce qui précède, OLPA condamne cet excès de zèle des miliciens envers des journalistes en plein exercice de leur travail. Il s'agit manifestement d'une violation de la liberté de presse garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l'homme.