Sénégal: Financement des investissements publics - Les défis à relever pour accéder aux DTS

12 Juillet 2024

Le fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (RST) constitue pour le Sénégal une opportunité de financement des investissements publics.

Mais, pour augmenter ses chances d'accéder à ces fonds, notre pays doit relever un certain nombre de défis afin de remplir toutes les 3 conditionnalités définies par le Fmi pour bénéficier des droits de tirages spéciaux (DTS). Selon Dr Fanta Ndioba Sylla du Cres, le Sénégal doit présenter une dette viable et une capacité suffisante de remboursement.

Le FMI a développé un nouveau mécanisme de réallocation des DTS (droits de tirages spéciaux), dénommé fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité (RST), pour permettre aux pays vulnérables de relever les défis structurels à plus long terme avec un accent particulier sur ceux liés au changement climatique. Le Sénégal a manifesté sa volonté d'accéder aux RST qui donnent une opportunité de recourir à des capitaux bons marchés pour financer des politiques structurelles. Ils sont assortis d'un taux d'intérêt assez faible, d'une longue durée de maturité de 20 ans et d'une période de grâces de 10 ans. Toutefois, c'est fonds sont soumis à de nombreuses consitionnalités.

« Les demandeurs de ces fonds doivent remplir trois conditions. Ils doivent procéder à des réformes de haute qualité. Ils doivent mener parallèlement un programme appuyé par le Fmi qui comporte des mesures de politiques. Les pays demandeurs doivent aussi présenter une dette viable et une capacité suffisante de remboursement au Fmi », explique Dr Fanta Ndioba Sylla du Cres.

%

Elle s'exprimait hier, jeudi 11 juillet lors de l'atelier de formation et de restitution des résultats de recherche sur les réallocations de droits de tirages spéciaux et le financement de la relance économique au Sénégal. Selon elle, le Sénégal remplit les deux premières conditionnalités. Il a mené, souligne-t-elle, des réformes politiques de haute qualité pour le Fmi et applique des programmes appuyés par le Fmi comme en témoignent les accords du mécanisme élargi de crédit et de facilité élargie de crédit d'un montant de 1132 millions de DTS.

Elle ajoute que le Sénégal conduit également le programme de facilité pour la résilience et la durabilité d'un montant de 240 milliards de Dts. Pour elle, le défi actuel que le Sénégal doit relever est de présenter une dette viable et une capacité suffisante de remboursement pour augmenter ses chances d'accéder aux fonds Rst. Pour relever ce défi, Mme Sylla estime que la politique du Sénégal devrait s'orienter en trois directions.

La première, c'est l'amélioration de la viabilité de la dette. « On a vu que la dette publique a connu une progression rapide avec une détérioration de sa viabilité. Cette situation impose alors un ajustement budgétaire de manière à faire face au service de la dette, soit par une réduction de la stabilisation des dépenses publiques ou par une augmentation des recettes fiscales. Une seconde stratégie est de se prémunir contre les vulnérabilités liées à l'endettement public en termes de coût et de risque.

En fin juin 2022, le portefeuille de la dette publique est exposé à trois types de vulnérabilités à savoir les risques liés au taux de change, les risques de refinancement et le risque du taux d'intérêt », soutient-elle. L'autre option qu'elle préconise c'est de réduire substantiellement les nouveaux emprunts et l'endettement auprès des marchés internationaux.

Ce qui assurerait selon elle, à loin terme une longue disponibilité des ressources. La deuxième direction pour le Sénégal d'augmenter ses chances pour accéder aux Dts, c'est d'augmenter l'assiette fiscale. Selon Mme Sylla l'assiette fiscale est très faible. Elle est évaluée entre 18 et 20% pour la période de 2011 à 2020.

La troisième direction est l'élargissement de l'espace budgétaire. Pour cela, elle a suggéré la réaffectation des dépenses publiques et l'amélioration de l'efficience dans la collecte des ressources ou des dépenses.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.