Ile Maurice: Statu quo entre les demandes syndicales et les autorités

Les différents groupes syndicaux continuent à exprimer leur mécontentement. Leurs appels et demandes restent sans réponse de la part des autorités. La Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) a de nouveau manifesté mercredi dans les rues de Port-Louis pour exprimer son ras-le-bol. Elle exige le respect de la relativité et de l'équité salariale. Une lettre a même été adressée au Premier ministre à ce sujet.

Pour Reeaz Chuttoo, il est temps de passer à l'offensive. «Nous sommes à l'aube d'une série d'actions que nous comptons entamer, après celle du 27 avril», a déclaré le président de la CTSP devant le Parlement, mercredi. Il a ajouté qu'il avait appris que la classification par corps de métier, pour laquelle il se bat depuis avril, n'est pas près d'aboutir, faute de la coopération de Business Mauritius, qu'il accuse de leur mettre des bâtons dans les roues.

«Ce sont les travailleurs des secteurs public et privé qui vont se retrouver dans une situation catastrophique.» Il a rappelé les luttes passées pour obtenir des salaires équitables. «Il y a eu des moments où hommes et femmes faisaient le même travail mais étaient rémunérés différemment. Nous avons combattu pour que cela devienne équitable. Mais que se passe-t-il aujourd'hui ?»

En effet, à la suite du réajustement de janvier, certaines personnes qui ont travaillé pendant de nombreuses années se retrouvent avec des nouveaux venus, sans expérience, mais touchant le même salaire qu'elles. Reeaz Chuttoo a également appelé les autres membres syndicaux à éviter de transformer les travailleurs étrangers en ennemis des travailleurs mauriciens.

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Par ailleurs, une lettre a été déposée au bureau du Premier ministre, demandant une rencontre pour discuter de la relativité et de l'équité salariales. «Pourquoi ne pas organiser une rencontre tripartite en convoquant Business Mauritius, les autorités et les syndicats pour en discuter ?», a suggéré Narendranath Gopee, consultant de la Federation of Civil Service and Other Unions, également présent à Port-Louis.

Narendranath Gopee est allé plus loin concernant la relativité salariale. Il a pris les devants sur les officiers du Pay Research Bureau (PRB) et a élaboré un Master Salary Scale afin de réaligner les salaires du secteur public. «J'ai entendu tellement de versions sur la question de savoir si le PRB allait travailler sur ce dossier, alors, j'ai décidé de m'y mettre. Il existe déjà une grille salariale principale et nous avons déjà les salaires des différents grades de la fonction publique. J'ai travaillé en me basant sur cette grille, et je les ai réalignés au salaire minimum de Rs 15 000 déclaré par le gouvernement. J'ai exclu les 10 % d'augmentation de compensation pour la perte du pouvoir d'achat, de Rs 1 500 en sus des Rs 2 000 que le gouvernement offre à ceux qui touchent moins de Rs 25 000. Cela doit obligatoirement se greffer sur la base de salaire.»

Narendranath Gopee a souligné que le PRB a fixé le salaire des fonctionnaires à Rs 107 000 dans la grille principale, alors que certains touchent beaucoup plus, comme le Secrétaire permanent à Rs132 000 ou le Senior Chief Executive, sans oublier le chef juge qui touche Rs 219 000. Le syndicaliste confie qu'aucun membre du PRB n'a pris contact avec lui, même après la publication de ces données. «J'ai à maintes reprises tenté de contacter le directeur, mais sa secrétaire m'a toujours répondu qu'il était en réunion ou très occupé.» Il ne comprend pas pourquoi le PRB prend autant de temps pour réajuster les salaires alors que lui, il a pu facilement le faire.

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