Le deuxième congrès des associations et amicales des anciens enfants de troupe (AET) d'Afrique, couplé à la célébration de la 15e édition de la Journée de l'AET du Congo, a été ouvert le 12 juillet, à Brazzaville, sur le thème « L'unité des AET d'Afrique et le développement socio-culturel du continent ».
Organisées par l'association des AET du Congo, les assises de Brazzaville mettent sur la table l'ambition partagée des congressistes de servir davantage leurs pays respectifs et le continent africain; l'engagement à relever des défis pour le développement des sociétés africaines et à impacter durablement ainsi que de façon positive l'avenir de l'Afrique tout entière.
L'objectif est d'examiner et d'adopter les documents recteurs de la Fédération des AET d'Afrique, notamment ses statuts et son règlement intérieur. Les partcipants au congrès vont également, de façon consensuelle et fraternelle, désigner l'équipe dirigeante de l'organisation pour un mandat dont il leur faudra déterminer la durée.
« C'est en cela surtout que le IIe congrès des Associations et amicales des AET d'Afrique fera date dans nos mémoires et dans celles des plus jeunes générations d'AET africains », a indiqué le président des AET du Congo, président de la Fédération des amicales des AET d'Afrique, Rémy Ayayos Ikounga. Il a précisé qu'il leur reviendra aussi de donner un contenu novateur aux projets futurs que tous souhaitent réaliser ensemble. « Et c'est pour cette raison qu'il nous a paru opportun d'inviter l'AET Sergine Mbaye-Thiam, ancien ministre du Sénégal, pour nous partager une importante réflexion sur les enjeux de la formation des enfants de troupe à l'horizon 2065 du calendrier de l'Union africaine », a-t-il renchéri.
Histoire des écoles africaines d'enfants de troupe
Les écoles d'enfants de troupe ont été instituées par Louis XV, dès 1766, sous l'appellation d'écoles philanthropiques. Ce n'est que durant l'entre-deux-guerres que l'institution des enfants de troupe s'implante en Afrique, dans l'empire colonial français. L'histoire de ces écoles militaires du continent noir destinées aux enfants de troupe se décompose en cinq étapes. On distingue : les écoles d'Afrique du Nord, dès le XIXe siècle ; les écoles d'enfants de troupe, dès 1923 ; les écoles militaires préparatoires d'Outre-mer, dès 1956 ; les écoles militaires préparatoires indépendantes, en 1960 ; les lycées et prytanées militaires, depuis 1979.
De même, ces écoles vont connaître un changement au fil des années, à l'exemple de l'école indigène d'enfants de troupe en Afrique équatoriale française-Cameroun créée en 1946, actuelle Ecole militaire préparatoire général Leclerc. En septembre 1954, une nouvelle réforme est apportée dans l'enseignement militaire, avec la publication du décret abrogeant les écoles d'enfants de troupe, désormais remplacées par les écoles militaires préparatoires d'Outre-mer, destinées à préparer les élèves aux différentes carrières de l'armée. L'implantation de ces écoles se présente comme suit : quatre en Afrique occidentale française, notamment à Saint-Louis (Sénégal), à Bingerville (Côte d'Ivoire), à Kati (Mali) et à Ouagadougou (Haute-Volta) ; une école à Fianarantsoa (Madagascar), une autre en Afrique équatoriale française à Brazzaville.
En 1958 a lieu un référendum dont l'issue accorde l'autonomie à toutes les colonies placées sous la domination française. En 1960, ces territoires deviennent tous des républiques indépendantes. C'est ainsi que les écoles militaires préparatoires d'Outre-mer vont se muer en écoles militaires préparatoires libres et indépendantes (...).