Les 100 jours de gouvernement des nouvelles autorités sont globalement bien appréciés par les habitants de la banlieue dakaroise. La baisse des denrées de consommation courante a permis au gouvernement de gagner en effet la sympathie de beaucoup de citoyens.
En outre, les populations sont optimistes quant à l'avenir, surtout avec la paix sociale retrouvée. Selon M Sy, agent d'une entreprise de pêche, « Les 100 jours du gouvernement d'Ousmane Sonko sont impeccables. Là où les précédentes autorités n'ont pas réussi, le nouveau pouvoir s'évertue à relever le défi, c'est à dire réduire le prix des denrées de première nécessité. C'est fabuleux ! En moins de 100 jours, si ces gens arrivent à résoudre un problème aussi vital pour les Sénégalais. Il faut les encourager à persévérer».
La quiétude sociale retrouvée contrairement au climat lourd de tension qui prévalait avec la période pré-électorale est également appréciée à sa juste valeur. « Beaucoup de personnes, et surtout nous les travailleurs, avions peur de venir à notre lieu de travail. Tout le quartier était quadrillé par les forces de défense et de sécurité(FDS). Nous avons inhalé la fumée des gaz lacrymogènes et cela nous a fortement exposé au rhume.
Tout ce climat délétère est aujourd'hui derrière nous et nous le mettons à l'actif du nouveau régime ». Forts de cet optimisme béat, certaines personnes prédisent que « le meilleur est à venir. Les jalons posés rassurent les citoyens de bonne foi », relève pour par part Pape Gora Faye, autre résident de la banlieue. Avant d'appeler à la reddition des comptes : « Tous ceux qui ont soutiré frauduleusement l'argent de ce pays le payeront jusqu'au dernier centime. Comme l'avaient promis les autorités quand elles étaient dans l'opposition».
Loin de cette posture, Alassane Ba, un vendeur de fruits, déclare par contre être dans l'expectative : « Attendons de voir où ce gouvernement va nous conduire. Les problèmes ont commencé à surgir. Les affrontements entre marchands ambulants et agents municipaux augurent des lendemains sombres pour la paix sociale que certains affirment urbi et orbi qu'elle est restaurée ».
Pis, dira-t-il, « l'épineuse question de l'emploi n'a pas trouvé un début de solution. Nous souhaitons au nouveau régime beaucoup de chance pour mener à terme le projet. Car il n'est dans l'intérêt de personne, quelle que soit son appartenance politique, que ce pouvoir échoue».