Dakar — La productrice musicale, Ngoné Ndour, a plaidé pour la mise en place d'un fonds d'aide aux spectacles vivants afin de redonner au Sénégal sa place de plaque tournante de la musique africaine et mondiale.
"L'Etat gagnerait à mettre en place un fonds d'aide aux spectacles vivants pour aider les promoteurs formels à faire bouger les choses. Un promoteur qui investit une voire deux fois à perte jette l'éponge", a-t-elle dit, vendredi, lors d'un entretien accordé à l'APS.
Elle estime que l'internet a été un frein à la consommation en live de la musique qui se faisait jadis lors des grands concerts organisés à Dakar.
"L'internet a joué un rôle sur cette absence d'évènements musicaux phare à Dakar. Avant les Sénégalais consommaient de la musique en live lors des évènements, aujourd'hui avec internet, on a tout. C'est le cas aussi pour les producteurs de musique, car il est rare d'en voir, les artistes s'autoproduisent", a t-elle expliqué.
Pour juguler ces problèmes, la PCA de la Société sénégalaise du droit d'auteur et des droits voisins invite l'Etat à injecter beaucoup d'argent dans la culture.
"La Culture est un secteur très dynamique, mais pas encore fort économiquement. Il faut la soutenir, l'accompagner, mettre beaucoup d'argent, 20 voire 50 milliards de francs CFA pour propulser ce secteur, la faire émerger parce qu'elle vend le Sénégal et c'est une niche d'emploi important. Dans tous les pays du monde, on appuie la culture", a plaidé encore la productrice du label "Prince arts" qui estime que un milliard pour 5 mille personnes ne peut servir à rien en faisant allusion aux fonds qui existent.
Ngoné Ndour qui milite pour la mise en place de fonds d'aide pour la danse, les arts visuels, l'art dramatique, à la musique populaire, estime qu'il faut des fonds dans tous les secteurs de la culture avec "une gestion transparente et des projets viables".
Elle appelle l'Etat à pousser les grandes sociétés implantées au Sénégal à soutenir la culture à travers la responsabilité sociétale ou le mécénat.
Elle demande aussi aux autorités d'imposer des quotas dans les télévisions et radios pour la diffusion de la musique sénégalaise.