Le Nigeria, avec les Nations unies, a mené un grand état des lieux sur la corruption. Menée en juin, c'est la troisième étude sur le sujet. On y apprend notamment qu'en 2023, les Nigérians ont payé plus de 1,2 milliards d'euros de pots-de-vin. Pourtant, les chiffres sont en baisse et la tendance est à la prise de conscience.
Par conviction, la majorité des Nigérians refusent désormais de payer des pots-de-vin mais, pour certains, c'est aussi un manque de moyens. Un Nigérian sur quatre n'aurait pas l'argent pour en payer. Le montant moyen d'un pot-de-vin s'élève à 8 200 nairas soit près de 6 dollars.
La corruption est plus répandue chez les procureurs, les agents du cadastre, des douanes et de l'immigration mais ce sont les magistrats qui ont reçu les plus gros pots-de-vin.
Le nombre de pots-de-vin donnés est donc en baisse par rapport à 2019, et c'est dans le secteur public qu'il reste le plus important : deux fois plus de pots-de-vin par rapport au secteur privé y sont échangés.
La corruption est aussi plus présente en ville qu'en campagne.
Autre point relevé par le rapport, le changement de comportement des fonctionnaires. Ces derniers demandent moins de pots-de-vin de manière frontale qu'en 2019 et les pots-de-vin sont plus souvent attribués, par les citoyens, après un service rendu.
En tout, en 2023, dans le pays le plus peuplé d'Afrique, les pots de vin représentaient près de 0,4 % du Produit intérieur brut (PIB) du pays.