Congo-Brazzaville: La territoriale

De douze à ce jour, le Congo comptera très prochainement quinze départements avec l'approbation par le Conseil des ministres, le 3 juillet, d'une batterie de projets de loi redéfinissant notamment le ressort territorial des Plateaux, du Pool, de la Cuvette et de la Likouala. Ces entités administratives seront de ce fait démembrées pour donner naissance à trois nouveaux départements : Nkéni-Alima, Djoué-Léfini, Congo-Oubangui.

Comme dans un champ agricole, en élargissant le périmètre du terrain occupé, on multiplie par X l'investissement répondant à la tâche à accomplir. Par cette décision, le gouvernement poursuit l'objectif de rapprocher l'administration des citoyens mais il va devoir pour cela mettre la main à la poche afin de doter les futures nouvelles circonscriptions - et elles sont nombreuses- des subsides nécessaires pour répondre aux missions qui leur sont assignées.

En termes d'infrastructures de base, il saute aux yeux que l'effort demandé à l'Etat est énorme. Si dans le meilleur des cas, les chefs-lieux des départements existants sont reliés par une route asphaltée au départ des principaux axes, les connexions intermédiaires à l'intérieur des départements posent de sérieux problèmes. Dans le même ordre d'idées, les importants travaux engagés en rapport avec l'expérience des municipalisations accélérées (2004-2016) n'ont pas tous été achevés. Il importe de s'en occuper à nouveau.

Il va de soi que les localités de Gamboma, Odziba et Mossaka, nouvelles capitales des départements en création, abriteront désormais tous les services déconcentrés de l'Etat, peut-être une bonne occasion pour les quinze grandes circonscriptions de commencer l'expérimentation tant souhaitée de l'administration territoriale. Elle est envisagée dans le but de mieux gérer les flux de fonctionnaires en trop grande quantité à Brazzaville et Pointe-Noire au détriment de l'hinterland.

Parmi les conséquences directes du découpage territorial proposé figure sans doute aussi le sort des circonscriptions électorales. Leur nombre est appelé à grossir du fait de cet impératif. Ceci expliquant cela, l'administration publique attend elle aussi d'accueillir les nouveaux préfets de département, sous-préfets, secrétaires généraux et maires avec l'idée qu'à leurs postes, ils oeuvreront tous à accomplir avec succès la noble mission de faciliter la relation entre l'administration et les administrés.

C'est écrit plus haut : comme dans un champ de plantation, en agrandissant le rayon du périmètre à déboiser, on s'attend à dépenser plus d'énergie et à miser sur la performance pour que cet effort supplémentaire soit notablement récompensé. Les Congolais en attendent beaucoup.

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