Aussi longtemps qu'ils s'entêteront à bâtir leur bonheur sur le malheur des espèces animales protégées, les délinquants fauniques s'exposeront à la rigueur de la loi. En République du Congo, la préservation des écosystèmes naturels est un engagement des pouvoirs publics que nul n'a le droit d'enfreindre impunément.
C'est en application de ces dispositions, entre autres, que s'enchaînent les procès impliquant des individus soupçonnés de trafic d'objets prélevés sur les carcasses d'animaux illégalement abattus, quand ce ne sont ces espèces elles-mêmes. En l'occurrence les tribunaux ont la main lourde puisque les peines encourues par les coupables associent de la prison ferme au payement de fortes amendes.
Ceci dit, l'administration en charge de la protection de la faune doit être vigilante pour ne pas tomber dans le double piège qui peut lui être tendu. De source non négligeable, il s'avère qu'un trafic d'influence est au coeur de la traque des braconniers et autres receleurs. Une sorte de braconnage dans le braconnage où, au lieu d'oeuvrer à la vulgarisation des textes interdisant la chasse sauvage, des éco-gardes et associés attirés par l'appât du gain poussent à la faute avant de s'interposer comme les défenseurs de la cause animale.
Le fait étant connu mais rarement dénoncé sur la place publique, il revient désormais aux services habilités de la gestion forestière, de la sécurité et de la justice de s'intéresser de plus près aux circonstances de dénonciation et d'interpellation des délinquants fauniques présumés. Question de savoir si ces derniers ne font pas quelques fois les frais de bandes organisées en réseaux plus motivés par de l'argent gagné sur leur dos que réellement par la lutte contre le crime de braconnage.