Madagascar: Avec la hausse annoncée des tarifs des taxis-brousse, voyager devient «un luxe»

La compagnie de transport de taxis-brousse Soatrans prévient les usagers de l'augmentation imminente de ses tarifs à cause de la dégradation continue de l'état des routes. Une hausse estimée entre 10 et 15% du prix actuel du trajet alors que ces mini-bus reliant les régions sont le seul moyen de transport en commun abordable sur l'île. D'autres coopératives menacent, elles aussi, d'augmenter prochainement leur tarif.

Des taxis-brousse bondés s'élancent un à un au départ de cette station de la capitale malgache. Pour l'ouverture du « famadihana », le rite de retournement des morts sur l'île, les Malgaches sont nombreux à prendre la route ce week-end.

Des voyages qui se feront à l'avenir de plus en plus rares, croit savoir Nicole, usagère : « Toutes les choses augmentent, sauf le salaire. Tout le monde ne peut pas s'offrir un voyage à ce prix-là, donc à l'avenir, on se déplacera seulement quand c'est nécessaire, mais pas pour le plaisir. C'est devenu un luxe de se déplacer. »

La hausse des tarifs concernera ici les seules lignes nationales, les plus touchées par la dégradation des routes. Il faudra compter environ 70 000 ariary (environ 16 euros) pour rejoindre la ville de Majunga au nord contre 65 000 ariary (environ 14 euros) actuellement, indique à RFI la compagnie, qui n'a pour l'heure pas dévoilé ses tarifs révisés. Une décision tout simplement inévitable, explique Fanantenana, employée de la compagnie Soatrans. « On n'a pas le choix, tout nous coûte plus cher : la maintenance des voitures et on doit aussi employer plus de chauffeurs, car chaque trajet nous prend deux fois plus de temps à cause de l'état de la route »

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Par mesure de sécurité, la compagnie a en effet attribué, sur les trajets les plus risqués, deux chauffeurs par voiture. Heritiana est un usager régulier qui comprend les contraintes qui pèsent sur la coopérative. « Je comprends leur point de vue et c'est vrai que la route est vraiment moche. Ça détruit leurs voitures, on passe beaucoup de temps sur la route, on perd du temps... Tout ça, ça coûte cher à l'entreprise. »

Ces prochains jours, des pourparlers sont prévus entre l'État et les compagnies de transport qui s'inquiètent également d'une hausse du prix du carburant.

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