Madagascar: Gouvernement - Le remaniement en stand-by

Il faudra patienter avant de connaître le résultat du remaniement du gouvernement.

Contrairement à la promptitude de la reconduction du Premier ministre, la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale n'est pas pour tout de suite. Vendredi dernier, le président de la République a indiqué qu'il ne faut pas se précipiter.

Une profonde réflexion. Ces mots ont été dits par Andry Rajoelina, président de la République, au sujet de la formation du nouveau gouvernement. Dans l'annonce de sa décision de reconduire à son poste le Premier ministre, vendredi dernier, il a demandé du temps pour "une profonde réflexion", avant de procéder à la formation du nouveau gouvernement.

"Ne nous précipitons pas, car il est essentiel de choisir des personnes compétentes et dévouées pour continuer à mener à bien les projets et défis de notre nation. Chaque ministre fera encore l'objet d'une évaluation", a déclaré le chef de l'État, avant de conclure son discours de nomination du locataire de Mahazoarivo. Au passage, il a ajouté que l'actuelle équipe gouvernementale assure donc les affaires courantes.

Ces mots du locataire d'Iavoloha ont étonné plus d'un. D'autant plus que le temps de réflexion qu'il demande tranche avec la célérité avec laquelle a été prise la décision de reconduction de Christian Ntsay à Mahazoarivo. Une reconduction motivée par la continuité du travail entamé et la confiance envers le patron du gouvernement, ainsi que la loyauté de ce dernier.

Toutefois, Andry Rajoelina a aussi souligné, "il est impératif d'améliorer, de revoir la méthodologie de travail. Il faut accélérer autant que possible la cadence de travail. Lever tous les facteurs de blocage du développement". Vu qu'il n'a pas changé de Premier ministre, il est probable que le second souffle au sein du gouvernement passe par des changements dans les rangs des ministres.

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De prime abord, cependant, la recomposition de l'effectif de la team Ntsay est compliquée. Sans quoi, le Président n'aurait pas demandé un temps de réflexion. Selon des indiscrétions, "il ne faudra pas s'attendre à voir un nouveau gouvernement cette semaine". Les plus optimistes s'attendent à ce que la nouvelle équipe gouvernementale soit présentée avant le départ du locataire d'Iavoloha pour Paris. La semaine prochaine, le président Rajoelina s'envolera pour la capitale française, afin d'assister à l'ouverture des Jeux Olympiques. Un déplacement qu'il enchaînera par une tournée en Afrique de l'Ouest. Pourtant, rien n'est certain.

Pondération

À entendre le ton de son allocution de vendredi dernier, les deux chefs de l'Exécutif ne se fixent pas de deadline pour faire la sélection de ceux qui siégeront au sein du gouvernement. Le paramètre politique constitue le premier casse-tête. Lors de son déplacement à Toamasina, le 16 juin, le président de la République a notamment déclaré, "il va de soi que l'issue des législatives définira la configuration des forces politiques. Elle indiquera qui détient la majorité [à l'Assemblée nationale]. (...) Ensuite, c'est de cette majorité que sera définie la composition du gouvernement". Des sources confirment que "quelques députés tapent aux portillons de l'Exécutif pour siéger au gouvernement".

Dans la liste des aspirants ministres figurent, entre autres, des élus indépendants qui martèlent leur soutien au pouvoir. À l'heure actuelle, sept sièges de ministres sont vacants. Il s'agit de ceux dont les titulaires ont démissionné pour s'aligner aux législatives. Ils pourraient ne pas suffire, toutefois, vu le nombre de prétendants. D'autant plus que les trois anciens ministres élus députés, absents du bureau permanent de l'Assemblée nationale, auraient des chances de recouvrer leur siège au sein de l'Exécutif.

Lors de la mise en place de la dernière team Ntsay, durant la dernière année de mandat de Andry Rajoelina, il a été soutenu que la nomination de députés au sein du gouvernement, "facilite les relations avec la Chambre basse". Outre le cas de l'institution de Tsimbazaza, il faudra aussi réfléchir à la représentativité des entités politiques qui composent la coalition présidentielle "Isika rehetra miaraka amin'i Andry Rajoelina" (Irmar).

L'Irmar a été érigée en mars, en vue des législatives. Lors de sa présentation, le 18 mars, il a été indiqué qu'en tout, trente-et-un partis et groupements politiques, sans compter les associations, composent la coalition Orange. Des faits récents imposent une pondération des questions politiques. Ils enjoignent à considérer l'option de la continuité ou d'un choix résolument technique.

Le mois dernier, par exemple, le Fonds monétaire international (FMI), a accordé la Facilité élargie de crédit (FEC) et la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Deux appuis budgétaires d'un montant total de 663 millions de dollars sur trois ans. Le décaissement est distillé sur la base de la concrétisation d'une série de réformes programmées sur la même période. Il y a aussi les tractations pour un maintien dans l'Agoa ou "l'African Growth and Opportunity Act", qui est en cours.

Certaines de ces réformes sont transversales à des ministères. Ceux qui prendront la tête des départements concernés devront connaître les dossiers en cours et disposer des compétences nécessaires afin de pouvoir prendre les commandes du train en marche et le conduire jusqu'à la bonne gare.

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