Le secrétaire général du parti islamiste Ennahda, Ajmi Lourimi, également ancien député, et deux membres du parti, Mohamed Gannoudi et Mossab Gharbi ont été arrêtés samedi 13 juillet et déférés devant la brigade antiterroriste, selon un communiqué publié par Ennahda. D'après le parti, ils n'ont pas encore eu accès à leurs avocats. Ces arrestations s'inscrivent dans un contexte de plus en plus répressif pour les opposants au pouvoir.
Ces arrestations sont exécutées « sans aucune accusation ni décision judiciaire », selon le communiqué du parti islamiste publié le 13 juillet 2024 dans la foulée de ces interpellations. Elles viennent s'ajouter à la longue liste de militants du parti emprisonnés et poursuivis dans le cadre de différentes affaires allant du blanchiment d'argent à l'entente criminelle.
Ce nouveau coup de filet à l'encontre du parti islamiste s'inscrit dans un contexte tendu de préparation de la présidentielle qui doit se tenir le 6 octobre 2024. Les candidats de l'opposition ont déclaré rencontrer déjà de nombreuses difficultés pour se présenter comme candidats et l'Instance électorale a publié un communiqué de mise en garde sur toute forme de publicité politique dans les médias, de publication de sondage. Une mise en garde qui donne le ton d'un avertissement alors même que la période électorale vient de commencer.
Le parti Ennahda, déjà affaibli par l'emprisonnement de plusieurs de ses cadres, dont son leader historique, Rached Ghannouchi, a déclaré qu'il ne présenterait pas de candidat à la présidentielle dans un communiqué publié le 11 juillet.