Afrique: L'Egypte et le Sénégal face aux défis macroéconomiques du continent

15 Juillet 2024

Selon l’Agence Française de Développement (AFD), 2024 devait être l’année de la baisse des taux, permettant un décryptage plus élargi de la question macro‑économique et socio-économique des pays émergents et en développement.

Cette information a été relayée lors du webinaire organisé le jeudi 11 juillet 2024 par l’Agence Française de Développement (AFD) sous le thème « L’économie du développement consacré aux impacts des tensions géopolitiques à travers le monde sur le volume des investissements directs étrangers (IDE) en particulier dans les pays en développement et émergents ».

A cet effet, des français tels que M.Maxime Terrieux et M.Benoît Jonveaux économistes du risque pays, experts en macroéconomie et finances publiques de l’AFD, ont centré leur analyse sur le Sénégal et l’Egypte et ont décrypté les grandes tendances macroéconomiques.

Lors de cette rencontre, M.Terrieux, a indiqué qu’« à partir de février 2022, l'invasion russe de l'Ukraine a eu un impact sur l'économie égyptienne, entraînant une nouvelle fuite des investissements de portefeuille qui avaient été attirés par des rendements élevés depuis 2018 ».

Selon lui, cette fuite s'explique par plusieurs raisons parmi lesquelles, la discrimination à l'encontre des pays émergents en raison de la recherche de valeur refuge liée au conflit,
le resserrement monétaire de la Fed qui a rendu les actifs américains plus attractifs à ce même moment. A cela s’ajoute une baisse du taux d'intérêt réel de l’Egypte dans un contexte de poussée inflationniste post Covid-19 qui a affecté l’économie égyptienne.

Pour le Sénégal, 2024 représente un tournant à bien des égards. A en croire M. Benoît Jonveaux, la mise en exploitation des ressources en hydrocarbures du pays au second semestre devrait se traduire par une accélération marquée de la croissance économique, qui pourrait faire du pays l’économie d’Afrique la plus dynamique en 2024-2025. Il rajoute que le rattrapage économique des dernières années pourrait encore s’accélérer à partir de 2024.

L’économiste précise que « depuis le début des années 2000, la succession de chocs exogènes et domestiques a pesé sur le régime de croissance économique du pays ».

Entre 2000 et 2014, le taux de croissance annuel moyen du PIB a été ainsi près de deux fois moins élevé que la moyenne de l’Afrique subsaharienne a-t-il indiqué.

Toutefois, il a estimé que la tendance depuis 2014 s’est inversée avec une accélération de la trajectoire de croissance du pays, à plus de 5 % en moyenne au cours de la décennie écoulée (6 % avant la crise sanitaire).

Dans la même perspective, M. Jonveaux a souligné que le PNB par habitant du Sénégal, qui ne dépassait pas 75 % de celui de l’ensemble de l’Afrique subsaharienne en 2014, se situe désormais au même niveau que la moyenne régionale.  A son avis, cette performance provient en partie de la diminution des prix des matières premières, ayant permis un apaisement des tensions externes, budgétaires et inflationnistes.

Si on s’en réfère au FMI qui estime que cette croissance pourrait s’établir à 7,1 % en 2024 et 10,2 % en 2025 cela ferait du Sénégal l’économie d’Afrique avec la plus forte croissance en 2024-2025, et l’une des plus élevées au monde.

Ainsi, pour une bonne croissance économique de ces pays, la gestion et l’innovation pourront constituer des accélérateurs de développement. Une meilleure exploitation des richesses déjà découvertes comme les ressources en hydrocarbures pour le Sénégal et le secteur touristiques et industriel de l’Egypte fera de ces acteurs des repères pour le continent.

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