Les populations de la ville de Beni (Nord-Kivu) affirment avoir repris le rythme normal de la vie malgré des années de guerre et d'insécurité.
Un reporter de Radio Okapi l'a constaté après une ronde vespérale effectuée, le week-end dernier, à travers cette ville. Grâce à la résilience de ses habitants, la ville de Beni sort lentement mais sûrement de la perception de ville « fantôme ».
Le temps où presque toutes les activités socio-économiques s'arrêtaient à 17 heures est révolu à Beni. Les activités économiques reprennent petit à petit leur cours normal. Les boutiques, les supermarchés, les bars et restaurants ouvrent jusque tard dans la soirée mais la vigilance reste de mise.
« Pour le moment dans la ville de Beni, c'est un peu calme. Il n'y a pas de coups de feu ces derniers jours. On a droit à la vie. Il est 00h sur ma montre, vous voyez ? On est en train de se détendre. On est censé vivre, malgré les massacres. En dépit de la guerre et des tueries de masse, nous avons droit à la vie », a fait savoir un habitant, rencontré au dancing-club Ishango.
Sur le boulevard Nyamwisi, la principale artère de la ville de Beni, la circulation n'est pas intense, mais quelques voitures et motos-taxis sont perceptibles sur le boulevard jusques vers les heures tardives. Vers ces heures avancées de la nuit, des vendeurs de carburant, communément appelés Kadhafi, sont visibles au bord de la route.
Les panneaux solaires installés il y a quelques années par la MONUSCO ont aussi contribué à réduire l'insécurité dans la ville, ce dont profitent les habitants. Des années de violence et d'atrocités ont donné à la ville de Beni la réputation d'une ville sans vie.