Mali: Un proche de l'imam Dicko placé sous mandat de dépôt

Au Mali, Youssouf Daba Diawara, un proche de l'imam Mahmoud Dicko, a été placé sous mandat de dépôt, ce lundi 15 juillet. Youssouf Daba Diawara est le coordinateur général de la CMAS, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l'imam Dicko, farouchement opposé aux actuelles autorités de transition. La CMAS a d'ailleurs été officiellement dissoute par les autorités de transition en mars dernier.

Après avoir passé trois nuits à la Brigade d'investigation judiciaire, Youssouf Daba Diawara a comparu en citation directe au Tribunal de la commune V de Bamako, il est poursuivi pour « opposition à l'autorité légitime ».

De source judiciaire, c'est sa participation à une manifestation, le 7 juin dernier, à Bamako, qui est reprochée à Youssouf Daba Diawara. Cette manifestation était organisée par la Synergie d'action pour le Mali qui rassemble de nombreux mouvements politiques et de la société civile réclamant le retour à l'ordre constitutionnel et dont la CMAS - l'organisation de l'imam Dicko dont Youssouf Daba Diawara est le coordinateur - est membre.

Ce jour-là, les quelques dizaines de manifestants avaient protesté contre les coupures d'électricité et réclamé l'organisation d'élections. Le journaliste Yeri Bocoum, le seul qui avait osé la couvrir, a été libéré fin juin, après trois semaines de détention dans les geôles secrètes de la Sécurité d'État, et en dehors de tout cadre judicaire.

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Le 25 mars, le gouvernorat de Bamako avait interdit à la Synergie d'action de mener ses activités dans le district de Bamako, invoquant officiellement le « contexte sécuritaire ».

Selon l'un de ses avocats, c'est pour avoir violé cette interdiction que Youssouf Daba Diawara est aujourd'hui poursuivi, plus d'un mois après la manifestation.

La suspension des activités politiques des partis et associations maliennes, décrétée sur tout le territoire, en avril, et levée, la semaine dernière, n'a pas été mentionnée.

La défense dénonce l'interdiction formulée par le gouvernorat à l'encontre de la Synergie d'action, jugée « contraire à la Constitution », ainsi que les conditions d'interpellation de Youssouf Daba Diawara : « enlevé » vendredi dans sa voiture avec sa mère, par des hommes cagoulés et sans mandat qui lui ont bandé les yeux, avant de l'amener à la Brigade d'intervention judiciaire.

« C'est une violation flagrante de ses droits les plus élémentaires », s'indigne l'avocat, qui compte demander, rapidement, la mise en liberté sous contrôle judiciaire de Youssouf Diawara, en attendant son jugement fixé au 3 octobre.

Un proche, membre de la Synergie d'action, estime qu'il s'agit, avec cette procédure, d'affaiblir l'imam Dicko, actuellement en exil en Algérie, et ne cache pas ses craintes quant au risque de nouvelles arrestations parmi les opposants de la Synergie d'action pour le Mali.

Sollicité par RFI, le procureur du Tribunal de la Commune V de Bamako n'a pas donné suite.

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