Les personnes vivant avec handicap (PVH) se disent marginalisées lors des recrutements à la fonction publique. Elles ont dénoncé la discrimination à leur égard, le 15 juillet à Brazzaville, lors d'une rencontre citoyenne avec le président du parti Les Souverainistes, Uphrem Dave Mafoula.
La rencontre a été convoquée par l'opposant Uphrem Dave Mafoula, dans le cadre de son initiative « Mbongui tour », pour lui permettre de discuter avec les PVH afin de se faire une idée des difficultés auxquelles elles sont confrontées au quotidien.
Lors des échanges, les PVH ont soumis au président du parti Les Souverainistes, Uphrem Dave Mafoula, autant de problèmes d'ordre socio-économique qu'elles vivent chaque jour. Ces PVH ont dénoncé en premier lieu la discrimination, la ségrégation et le rejet qu'elles subissent. Pour celles qui ont étudié, ont-elles souligné, les dossiers d'intégration à la fonction publique sont toujours rejetés. Lorsque les quotas de recrutement leur sont prévus, ils sont toujours détournés et attribués aux personnes valides.
« Nous sommes tous Congolais, mais nous vivons comme dans un monde à part. Partout ailleurs, nous sommes pris à la limite comme des sous-hommes, voire des animaux dans la forêt. Lorsqu'il s'agit de recruter à la fonction publique, nos dossiers sont toujours rejetés alors qu'il y a un quota qui nous est toujours réservé. A la place des personnes vivant avec handicap, on recrute des personnes valides, et cela nous choque énormément », a dénoncé Parisse Bamenga, chargé du recrutement au sein de la Plateforme des organisations des personnes vivant avec handicap du Congo (Pophac).
Outre le recrutement, les PVH stigmatisent aussi le manque d'attention des pouvoirs publics à leur endroit. Les handicapés moteurs, par exemple, ont évoqué les difficultés de transport, notamment le manque de tricycle pouvant leur permettre de se déplacer dignement. Certains d'entre eux se disent dépourvus de béquilles.
Les aveugles, de leur côté, réclament les cannes ou bâtons qui leur serviront à aller d'un endroit à un autre. De même, ils dénoncent le manque de moyens de transport spécialisés, les problèmes de logement, la non-prise en charge scolaire et sanitaire de leurs enfants ainsi que le manque de rampes et d'ascenseurs dans les administrations publiques et privées.
Les PVH qui travaillent déjà, de leur côté, fustigent la discrimination dans les nominations aux postes de responsabilités. EIles disent avoir des capacités pour occuper un poste de responsabilité mais ne sont pas nommées.
D'aucuns qui font le commerce se sont plaints de l'arrêt, depuis plusieurs années, du trafic commercial entre Brazzaville et Kinshasa.
Dave Mafoula écoeuré a noté les doléances
Répondant aux préoccupations des PVH, Uphrem Dave Mafoula s'est dit écoeuré par leur situation sociale. Il leur a dit que seul le gouvernement peut donner une solution idoine à leurs doléances. Toutefois, il a pris bonne note et a promis de bâtir une stratégie plus efficiente afin de donner une réponse favorable à leurs problèmes une fois aux commandes.