Le président de l'Association des Juristes Africains (AJA) a invité, le week-end, les nouvelles autorités gouvernementales à réfléchir ensemble avec les universitaires sur la nécessité de revoir le cadre juridique et institutionnel relative à la gouvernance des ressources extractives. L'enseignant-chercheur qui présidait, le samedi 13 juillet 2024, une conférence sur la «Gouvernance des ressources naturelles en Afrique : le cas du Sénégal», propose la mise en place d'un nouveau Comité national autonome qui se chargera de la gestion transparente du secteur extractif.
Cette conférence axée sur la «Gouvernance des ressources naturelles en Afrique : le cas du Sénégal» a été l'occasion pour les responsables de l'Association des Juristes Africains (AJA) d'exprimer leur volonté de mettre en place un Comité national indépendant apte à alerter sur la gestion des ressources naturelles. Cela s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du projet d'études relatif au projet de révision de la Constitution qui vise à consolider la citoyenneté et à élargir les droits du citoyen.
Les participants y ont eu droit à plusieurs communications axées sur des thématiques diverses. La première communication a été faite par l'expert pétrolier Chérif Sow et a porté sur le «Cadre environnemental de l'exploitation des ressources naturelles». Il est suivi de l'enseignant-chercheur Pape Fara Diallo de l'Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, par ailleurs, président de la plateforme «Publiez ce que vous payez» et membre de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) qui a axé sa communication sur le thème «La gouvernance des ressources, enjeux et perspectives».
Le Pr Mouhamadou Boye a, quant à lui, abordé le troisième thème à savoir le «Cadre juridique et financier de l'exploitation des ressources naturelles au Sénégal». La quatrième communication a été faite par Salif Kâ, Directeur de Cabinet du maire de la commune de Diama et a porté sur «Le foncier et l'exploitation des ressources naturelles».
Lors de cette rencontre, l'AJA a recommandé la mise en place d'un cadre juridique et institutionnel qui intègre les enjeux économique, social et culturel, tout en prévoyant les risques conflictuels liés à l'exploitation des ressources naturelles et la protection de l'environnement. Il s'agit, selon le Pr Papa Ogo Seck, d'un Comité national indépendant, comme celui sénégalais des droits de l'homme, qui pourrait surveiller et alerter sur la gestion des ressources naturelles.
Celui-ci, en plus des administratifs, serait composé de professionnels, de magistrats, de partenaires, d'investisseurs, entre autres, qui pourraient surveiller et contrôler la distribution des recettes qui reviennent au peuple. «Aujourd'hui, le monde est dirigé par la connaissance et que la connaissance juridique est extrêmement importante dans la négociation des contrats pour que le contrôle puisse être assuré. Le souci de l'AJA est de faire en sorte que le contrôle des ressources soit renforcé afin d'éviter des risques de conflits, de guerres ou de guerres civiles.»