Face à l'avancée des rebelles du M23 soutenus par l'armée rwandaise dans le Grand nord de la province du Nord-Kivu, le vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, Jacquemain Shabani appelle la population de cette partie de la RDC à garder espoir et à continuer de faire confiance au Gouvernement et à l'armée.
Jacquemain Shabani s'est exprimé lundi 15 juillet à la fin de sa mission de 48 heures dans la ville de Butembo : « Vous êtes sans ignorer que le président de la République a convoqué le conseil national de défense depuis bientôt une semaine. Les différents responsales qui sont ici en opération ont été aussi rappelés à Kinshasa. Les réunions se poursuivent, et dans un délai assez bref, les conclusions de ces réunions vont faire l'objet de cet espoir là que vous attendez en termes d'évaluation, de restructuration et de la mise en place d'une nouvelle stratégie ».
Au cours de cette mission d'itinérance sécuritaire, le ministre de l'Intérieur a échangé avec les représentants des différentes couches sociales sur la situation sécuritaire. Ils ont notamment abordé la question de la prise en charge et l'encadrement que devrait apporter le Gouvernement aux combattants locaux, Wazalendo, qui soutiennent les FARDC dans la guerre contre le M23.
Jacquemain Shabani a rassuré que cela va être effectif : « Les Wazalendo, on les appelle officiellement les VDP, les volontaires patriotes. Le président de la République avait initié un projet de loi qui a été voté sur la RAD (Reserve armée pour la défense), maintenant il y a un travail qui est en train d'être fait pour l'effectivité de l'application de cette loi. Et c'est ça qui va permettre une bonne prise en charge de ces concitoyens patriotes qui ont le souci de voir le territoire national et les populations protégés ».
Des accusations d'extorsions et d'autres formes d'abus sur la population civile sont parfois mis à charge de certains groupes Wazalendo dans les zones qu'ils occupent. En juin dernier, dans le territoire de Masisi, des sources locales parlaient d'arrestations arbitraire et détention d'individus dans des cachots souterrains. Un leader des Wazalendo se fait même passer pour un procureur et signe des mandats d'amener et arrête les gens à son gré, selon les mêmes sources. Les wazalendo sont aussi quelques fois impliqués dans des affrontements contre l'armée nationale.