La filière ylang-ylang se porte mieux et attire de nombreux investisseurs. Néanmoins, des efforts doivent encore être fournis pour tirer pleinement le potentiel de ces essences parfumées, qui font la renommée de la Grande île.
Depuis un an, la filière se réorganise malgré les difficultés. Mais, tout comme les autres huiles essentielles, l'ylang ylang attire nombre d'investisseurs et d'entreprises qui croient à son potentiel. Plus de soixante tonnes sont envoyées chaque année en France mais après les années de pandémie, la situation est particulièrement préoccupante pour les planteurs et les producteurs. Certains ont même dû abandonner leurs activités. En 2022, l'île de Nosy Be, célèbre pour sa production d'ylang Ylang, compte neuf cent soixante-seize producteurs pour 2 100 hectares de plantations.
La production est presque intégralement exportée, dont 70% à destination de la France. Pour faire face à la chute de la demande, les exportateurs cherchent à conquérir de nouveaux marchés. Ils se tournent désormais vers la Belgique, le Royaume-Uni, l'Australie ou encore la Chine pour s'insérer dans de nouvelles niches. Les producteurs diversifient également leurs produits pour faire face à l'évolution du marché.
En ce qui concerne la taille des plantations, elles varient de quelques pieds à des dizaines de milliers. Pourtant, elles sont tributaires, pour la grande majorité, des plantations coloniales installées par les prêtres jésuites. En particulier, le père Clément Raimbault (1875-1949), qui fit parvenir des Philippines cette plante aux essences très parfumées, prisées par les grandes enseignes de parfumerie européennes. Il créa en 1922 une société civile dite des plantes à parfum pour développer la filière et acquérir des terrains, encore utilisés jusqu'à aujourd'hui.