Dans la banlieue de Dakar, plus précisément à Thiaroye Sur Mer, Cheikh Tidiane Niang lutte contre le plastique. Dans la journée du 12 juin 2024, on est allé à sa rencontre dans son quartier. Le jeune homme, soucieux de la protection de l'environnement, confectionne des sachets plastiques et biodégradables qu'il propose à une clientèle qu'il accroche principalement sur les réseaux sociaux.
Les conséquences des sachets plastiques sur l'environnement sont importantes. Le péril est ressenti partout ; les zones côtières n'en font pas exception. Cheikh Tidiane Niang a constaté, avec désolation, le piètre décor de la baie de sa commune, Thiaroye Sur Mer, remplie de sachets plastiques. Conscient du danger, il s'est engagé dans la confection de sachets biodégradables.
« J'ai commencé la fabrication des sachets biodégradables en 2013, après avoir pris conscience des méfaits du plastique», dit-il, non sans déplorer «l'absence d'une politique étatique forte pour contrôler les importations et (protéger et accompagner) la fabrication locale».
Cheikh Tidiane Niang, maitrise la confection des sachets qui ne portent pas atteinte à l'environnement, qu'il écoule avec beaucoup de difficultés. «Au début, c'était un peu difficile. J'allais dans les marchés pour proposer mes produits. Parfois, on rencontre des gens qui nous motivent. Mais, le plus souvent, nous faisons face à des jugements qui ne donnent aucun crédit à ce que nous faisons».
Ses clients, il les trouve sur les réseaux sociaux et sont en majorité des pharmaciens, des propriétaires d'entreprises ou des organisateurs d'événements. Cheikh Tidiane Niang trouve que le Sénégalais est ancré dans l'usage du plastique, au point de ne présager aucune autre alternative. «Nous sommes tellement habitués au plastique qu'il faut une grande sensibilisation pour changer les mentalités», plaide-t-il.
Un marché peu ouvert, une clientèle pas encore très intéressée, ne sont pas les seules difficultés rencontrées par Cheikh Tidiane Niang. «La difficulté principale à laquelle je suis confronté est l'accès au financement. J'aimerai ouvrir des boutiques pour exposer mes produits. Je veux aussi avoir une machine pour travailler. Je confectionne les sachets à la main et ça prend beaucoup de temps. Par exemple, si j'ai une commande dans l'urgence, je suis obligé de recourir aux sachets biodégradables. La confection de 100 sachets en papier peut me prendre toute une journée. Le processus est long. Si j'avais une machine, je pourrais avoir une grande quantité de production et accroître mon chiffre d'affaires».
La protection de l'environnement devra passer par une grande sensibilisation. C'est pourquoi, Cheikh Tidiane Niang a initié une formation pour les jeunes de son quartier, Thiaroye Sur Mer. «J'ai mis en place une association, "And Samm Sunu Environnement", pour inciter les jeunes de mon quartier à fabriquer des sachets en papier. Les enfants que je forme vont après exposer leurs produits devant leurs familles. Je cible les enfants des classes de CE1 à CM2 (école élémentaire). Je compte élargir le programme dans d'autres sphères. Mon objectif est de former 1000 enfants dans les régions, en prenant en compte toutes les spécificités», affirme-t-il.