Le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a émis un avertissement concernant l'importation massive de denrées alimentaires dans les pays d'Afrique. Il a mis en avant la nécessité de miser sur la production locale.
L'importation massive de denrées alimentaires risque de détruire l'agriculture nationale. C'est ce qu'a soutenu le président de la BAD, face à la décision du Nigéria de faciliter l'importation de produits alimentaires. Cette situation rappelle celle de Madagascar, où l'importation de denrées alimentaires est courante malgré les objectifs d'autosuffisance alimentaire.
Madagascar, bien que riche en terres arables, dépend fortement des importations pour des denrées de base comme le riz ou le maïs. Adesina a souligné que l'ouverture des frontières à des importations massives, même si elle vise à stabiliser les prix à court terme, pourrait décourager la production locale et fragiliser le secteur agricole. En abaissant les droits et tarifs à l'importation, les produits étrangers deviennent plus attractifs en termes de coût, rendant difficile la concurrence pour les producteurs locaux.
Solution Durable
Adesina insiste sur le fait qu'on ne peut pas importer pour sortir de l'insécurité alimentaire. Il est crucial d'augmenter la production locale pour stabiliser les prix, créer des emplois et réduire les dépenses en devises. Pour Madagascar, cela signifie investir dans l'agriculture locale pour réduire la dépendance aux importations et renforcer l'économie nationale.
Avec ses vastes terres arables, Madagascar a le potentiel de nourrir sa population et d'exporter des surplus. Le président de la BAD note que l'Afrique possède 65 % des terres arables non cultivées du monde. Une exploitation durable et efficace de ces terres pourrait transformer l'économie locale et régionale, offrant une solution à long terme à l'insécurité alimentaire.
Le Gouvernement malgache, avec l'aide de partenaires internationaux, a lancé des initiatives pour revitaliser le secteur agricole. Cependant, des défis subsistent, notamment en matière d'infrastructure et d'accès aux technologies agricoles.
Certes, l'avertissement de la BAD est un rappel crucial pour Madagascar : la dépendance aux importations alimentaires n'est pas viable à long terme. Il est essentiel de renforcer la production locale, d'investir dans l'agriculture et de soutenir les agriculteurs malgaches. En adoptant ces mesures, Madagascar peut assurer la sécurité alimentaire de sa population et contribuer de manière significative à l'économie nationale et à la stabilité sociale.