Centrafrique: L'ONG qui emploie un chercheur belgo-portugais détenu depuis mai sort de son silence

L'ONG FHI 360, qui emploie le chercheur belgo-portugais détenu depuis le 26 mai dernier en Centrafrique, est sortie de son silence ce 15 juillet 2024 : « Nous sommes extrêmement préoccupés par la détention de M. Martin et faisons tout notre possible pour obtenir sa libération. » Joseph Figueira Martin avait été arrêté dans le sud-est du pays par des mercenaires de Wagner. Détails.

L'employeur américain du chercheur belgo-portugais Joseph Figueira Martin se dit « extrêmement préoccupé » et espère une « résolution rapide » du cas de son consultant, détenu en Centrafrique depuis le 26 mai 2024.

Il avait été arrêté à Zemio, dans le sud-est du pays, par des mercenaires de Wagner, avant d'être ramené à Bangui et placé récemment au camp De Roux.

Le parquet centrafricain l'accuse d'atteinte à la sûreté de l'État et d'espionnage, ainsi que de la mise en place d'une « branche internationale terroriste » avec des ramifications dans six pays.

L'ONG FHI 360 (Family Health international 360) avait jusque-là gardé le silence. Dans un communiqué, elle donne pour la première fois des éléments sur la mission que menait Joseph Figueira au moment de son arrestation : l'intéressé était en RCA pour soutenir la « conception d'un projet axé sur la réduction de la pauvreté, l'augmentation des opportunités économiques et la prévention de la violence fondée sur le genre », précise FHI 360.

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Il a toujours oeuvré dans le secteur humanitaire, et il a développé une forte connaissance du monde pastoral et des transhumances en Afrique centrale. Il a notamment travaillé pour l'Union européenne, International crisis group ou African parks.

« Les allégations ne correspondent pas aux faits »

Jusque-là FHI 360 avait fait profil bas, semble-t-il dans l'espoir qu'une solution diplomatique puisse être trouvée. Mais cette arrestation a depuis été massivement instrumentalisée par les réseaux de communication liés aux Russes de Wagner : Joseph Figueira est présenté en boucle comme un espion américain. Des manifestations hostiles ont été organisées et des comptes de réseaux sociaux pilotés par Wagner ont fait fuiter des échanges de messages entre Joseph Figueira et des membres de groupes armés. Messages issus du téléphone qu'il a dû déverrouiller sous la menace d'une arme à feu, selon une bonne source.

« Les allégations ne correspondent pas aux faits entourant sa visite ou au travail de FHI 360 », estime donc le communiqué de l'ONG, qui assure faire « tout son possible pour obtenir sa libération ».

Son avocat compte demander un changement de lieu de détention, car Joseph Figueira lui a fait part de craintes pour sa sécurité au camp de Roux. Il a même entamé une grève de la faim le 14 juillet.

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