Nioro du Rip (Kaolack) — La mise en place du Fonds de développement des cultures urbaines (FDCU) constitue une "aubaine" pour les acteurs locaux, estime Mouhamadou Lamine Bâ, l'un des bénéficiaires.
Le département de Nioro du Rip a bénéficié de ce fonds, à hauteur de deux millions de francs CFA, à travers l'Association "Malabar Family", par le biais d'un appel à candidatures.
"Au début, nous avions voulu aider un artiste local, Babacar Ndour alias Malabar, membre de l'association, dans sa carrière musicale à travers un fan club. C'est ce fan club que nous avons formalisé pour en faire une association de développement et de promotion des cultures urbaines", a expliqué M. Bâ dans un entretien avec l'APS.
Selon lui, l'enveloppe reçue en 2023 est le troisième financement du genre reçu par l'association. Le premier financement a servi à mettre en place un studio dénommé "Baba" avec l'appui des autorités locales.
Les acteurs des cultures urbaines ont ensuite bénéficié d'un autre financement du FDCU pour l'organisation des "72 heures du festival culturel du Rip", qui en est à sa huitième édition.
"Cette année, nous avons bénéficié de ce fonds à hauteur de cinq millions de francs CFA pour mettre en place la Maison des cultures urbaines de Nioro du Rip. Les fonds reçus sont inférieurs au coût de cette infrastructure culturelle, parce que si vous avez un besoin de cinquante millions de francs CFA et qu'on vous donne cinq millions de francs CFA sur lesquelles vous n'avez reçu que quatre millions de francs CFA, la marge est énorme", a affirmé M. Bâ.
Avec le soutien de partenaires, ils ont acquis un terrain d'un peu moins d'un hectare à l'entrée de la commune de Nioro du Rip.
"Avec ce fonds de développement des culturelles urbaines que nous avons reçu cette année, nous voulons y construire une infrastructure, en attendant d'autres financement, pour y loger le studio Baba, une salle de spectacle et autres", a indiqué Mouhamadou Lamine Bâ.
Aujourd'hui, cette structure qui accompagnait un seul artiste du département de Nioro du Rip travaille inlassablement pour soutenir tous les acteurs culturels de la zone par l'enregistrement et la promotion de leurs productions, la formation aux métiers des cultures urbaines, en infographie, en montage vidéo, en prise de vue.
"Nous avons même envoyé un de nos membres à Diamniadio au niveau de Hip-Hop talent campus, pour suivre une formation en ingénierie de son. Ce dernier va s'occuper du studio Baba que nous avons mis sur pied. Au-delà des cultures urbaines, nous voulons participer au développement et à la promotion de toutes les cultures", a expliqué Bâ.
Le département de Nioro du Rip, à en croire le porte-parole de l'Association "Malabar Familly", dispose de "potentialités énormes" lui permettant de promouvoir les tourismes culturel et religieux, avec ses huit sites et monuments figurant sur la liste du patrimoine classé au Sénégal.
Il s'agit du tata de Maba Diakhou Bâ, du mausolée de Mame Diarra Bousso à Porokhane, du puits de Mame Diarra Bousso, de la tombe de Matar Kalla Dramé, à Ndimb Dramé, des sites mégalithiques de Sine Ngayène, de Mbolop Tobé, au village de Kolomba et de Sine Wanar ainsi que de la Mosquée de Kabakoto.
Il y a aussi le site de Pathé Badiane, dans la commune de Paoskoto, qui rappelle la victoire de Maba Diakhou et de ses troupes, le 30 novembre 1865, sur les troupes françaises dirigées par le gouverneur Pinet Laprade.
"L'Etat du Sénégal a bien fait de mettre en place ce Fonds de développement des cultures urbaines qui nous a donné le courage de pouvoir promouvoir toutes les cultures et pouvoir mettre en place des programmes et projets pouvant permettre de caser les jeunes et de montrer également que, contrairement à ce qui se dit par certaines personnes, c'est une jeunesse responsable prête à participer à la construction de leur pays", a insisté Mouhamadou Lamine Bâ.