Les employés du département des archives de l'hôpital Victoria, à Candos, ont récemment brisé le silence pour dénoncer des pratiques abusives et humiliantes au sein de leur service. Suivant les dénonciations similaires de leurs collègues de l'hôpital de Rose-Belle le mois dernier, ils espèrent attirer l'attention des autorités compétentes.
Ces employés ont maintes fois signalé leurs doléances au ministère concerné, mais, tout comme leurs collègues de Rose Belle, leurs plaintes n'ont jamais été prises au sérieux. Les témoignages reçus de plusieurs employés illustrent l'atmosphère oppressante et frustrante qui règne dans leur département.
Un incident récent, survenu tôt le matin et qui s'est produit devant tous les employés, illustre bien la situation : l'assistant chef du département a demandé à une employée protégée de se rendre à l'unité médicale. Cette dernière a immédiatement contesté l'ordre en appelant la cheffe du service, qui l'a autorisée à retourner à son poste habituel, bien qu'une autre personne y était déjà assignée.
Cette employée, malgré son statut de junior, est fixée à ce poste depuis plus de dix ans, une pratique inhabituelle et non autorisée. On nous explique que la supérieure n'hésite pas à envoyer des lettres d'avertissement si on ose lever la voix contre elle.
Trois juniors bénéficient de protections manifestes, au détriment des seniors qui travaillent d'arrache-pied. Les décisions concernant le travail sont souvent prises en concertation avec ces protégées. Il y a un mois, un senior a été muté vers un autre département sur la recommandation d'une protégée. Le comportement de la cheffe du service suscite de l'incompréhension parmi les employés. Elle repousse systématiquement ceux qui ne sont pas protégés et refuse d'écouter leurs problèmes, allant jusqu'à leur dire : «Bez sime sort divan mwa.»
Les protégées obtiennent des congés deux à trois fois par an, tandis que les autres voient leurs demandes rejetées. La cheffe ne fait presque rien de la journée, laissant ses deux assistantes submergées par l'accumulation du travail. De plus, elle passe de 9 heures à 10 heures entre les trois départements où travaillent ses protégées.
Ces protégées sont appelées à travailler tous les dimanches et jours fériés, bénéficiant d'heures supplémentaires, contrairement aux autres employés limités à un dimanche par mois. La répartition du travail est inéquitable et les erreurs dans la préparation du roster mensuel sont fréquentes. Un collègue masculin a même osé lui lancer : «Ou pa tret nou kouma esklav... nepli sa peryod esklav-la.»
Les employés se voient parfois contraints de prendre leurs pauses déjeuner très tard, et la cheffe oblige souvent le personnel à faire des heures supplémentaires sans compensation depuis septembre 2023. Malgré les protestations, la situation ne s'améliore pas. Les employés, une cinquantaine, demandent de l'aide pour mettre fin à ces pratiques dégradantes.
Une réunion urgente tenue récemment a révélé qu'un haut fonctionnaire aurait donné des directives pour diminuer le nombre de personnels de nuit aux urgences, bien que le nombre de patients ait doublé. De plus, il a été demandé au Nursing Duty Manager de surveiller les employés des archives, ce qui est perçu comme une humiliation supplémentaire.
Les plaignants, qui assurent le bon fonctionnement du service quotidiennement, se sentent piétinés et demandent des réponses. Pourquoi sont-ils traités de cette manière ? Ils espèrent que leur voix sera enfin entendue et que des mesures seront prises pour améliorer leurs conditions de travail. Pour obtenir une réponse, nous avons contacté un haut fonctionnaire du ministère, mais ce dernier n'a pas souhaité faire de commentaire.