Madagascar: Tourisme local - Le secteur ralentit à Antsiranana

Vive les vacances ! À part les lycéens qui passeront leur examen de baccalauréat la semaine prochaine, l'année scolaire 2023-2024 est officiellement clôturée en beauté. Les familles, depuis le deuxième trimestre, ont déjà choisi leurs destinations.

Malencontreusement, la ville de Diégo-Suarez ne figure guère dans l'agenda des vacanciers. Il est vrai que les déviations Ifasy et Mahavavy sont à présent opérationnelles, cependant, les touristes préfèrent aller ailleurs.

Lila Zo, par exemple, réside à Antananarivo. Cette mère de famille voulait emmener ses enfants à Antsiranana juste pour voir le symbole de la ville, le Pain de sucre. Mais, une fois qu'elle a appris aux infos que la route de Diego-Suarez a été coupée, et isolée du reste du pays, elle a changé de cap. « Dès novembre 2023, j'ai promis à mes enfants que nous irions à Diego-Suarez, parce que j'ai passé mon adolescence là-bas. Je voulais que mes petits voient de leurs propres yeux la beauté des sites.

Après le cyclone Gamane, j'ai vu à la télé que les ponts et les infrastructures routières sont détruits. Alors, mon mari et moi avons annulé le programme. Finalement nous irons à Mahajanga. De plus, ce n'est pas trop loin», a-t-elle affirmé.

En effet, le frais de transport de la capitale pour Antsiranana varie entre 120 000 et 140 000 ar. De surcroît, les aventuriers craignent d'être transbordés à mi-chemin vue l'état de la route. Par conséquent, la ville du Varatraza, jusqu'ici n'accueille que peu de visiteurs venant d'autres régions, au profit d'Ambilobe, d'Ambanja, et surtout de Nosy-Be.

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Par dessus tout, la hausse du prix de la pompe la semaine dernière rend l'état des choses de plus en plus difficile. D'après un responsable d'une coopérative de transport à la gare routière, les transporteurs envisagent d'augmenter les frais. « Nous sommes souvent critiqués... Les gens ne nous comprennent pas. Nos véhicules ont besoin d'être entretenus, les pneus, les lumières... Bref, tout ça, c'est de l'argent. Je tiens également à préciser que nos chauffeurs ont des bouches à nourrir ! Très récemment, ils ont sollicité une augmentation de salaire. Je les ai compris. Juste pour dire que nous aussi, on souffre. Conduire une trentaine de personnes pour aller à Tanà n'est pas un jeu d'enfant. Comme toutes les professions, il y a des risques! », martèle Jacques Lehimena.

Pilier de l'économie de la région septentrionale, en l'occurrence Diego-Suarez, le tourisme contribue au développement. Pourtant, les affiliés du secteur se heurtent à des difficultés. Cependant, les responsables essaient de résoudre les problèmes dans les plus brefs délais en vue de remettre la filière sur les rails.

En effet, des concertations et des réunions se sont organisées afin d'apporter des réponses aux questions. Force est de rappeler que les opérateurs sont presque au pied du mur. D'après les informations recueillies, la crise engendrée par la pandémie persiste. « De l'extérieur la population croit, voyant les paquebots qui jettent leur ancre au port, que le tourisme commence à battre à son plein... Comment pouvons-nous remplir une caisse qui a été vide pendant deux ans en deux mois ? Souvenez-vous que nous avons licencié plus de trois quarts de nos personnels.

Et ceux qui sont là, reçoivent leur salaire de l'année 2022-2023 grâce à ces paquebots...heureusement ! Sans parler de la maintenance des appareils, il nous faut beaucoup d'argent pour redresser », a fait savoir Ulrica Sonia, gérante d'un hôtel. Apparemment, la situation est critique, tellement préoccupante que personne n'arrive à crever l'abcès ! Ici, l'instinct de survie prend le dessus.

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