Algérie: Abdelmadjid Tebboune en roue libre ?

Abdelmadjid Tebboune
17 Juillet 2024
analyse

Ce n'est plus un secret pour personne. En Algérie, le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, a officiellement annoncé, jeudi dernier, sa candidature pour un second mandat à l'élection présidentielle prévue, le 7 septembre 2024. 5 ans après son accession au pouvoir, sur fond de larges manifestations pro-démocratie, le successeur de Abellaziz Bouteflika a clairement affiché ses intentions de rempiler pour un second mandat à la tête du pays.

Si cette candidature était pressentie par certains observateurs politiques, M. Tebboune a justifié sa décision comme étant une réponse aux demandes formulées , a-t-il dit, par de nombreux partis politiques et d'autres organisations de jeunesse. «Si, le peuple me plébiscite, qu'il en soit ainsi. Sinon, j'aurais fait une partie de mon devoir et celui qui me succédera poursuivra la mission », a-t-il déclaré dans plusieurs médias.

Arrivé au pouvoir en décembre 2019, durant le Hirak, le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, a restauré la stabilité pendant son premier mandat et initié plusieurs réformes économiques. Déjà, la société civile a salué cette candidature qui permettra, selon elle, de réaliser davantage d'aspirations du peuple algérien.

Mais dans ce nouveau contexte géopolitique, marqué par de multiples crises à travers le monde, notamment, la guerre en Ukraine et la crise Israélo-palestinien, l'on peut se demander comment le locataire du palais d'El-Mouradia peut travailler à redéfinir sa politique extérieure et relever ce défi ? Difficile d'y répondre pour l'instant. Pour ce que l'on sait, c'est que la campagne s'ouvrira le 15 août jusqu'au 7 septembre prochain, jour du vote.

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En attendant, les prétendants à la magistrature suprême s'activent pour ne pas faire de la figuration à cette consultation électorale dont les résultats semblent être connus d'avance. Outre Tebboune, 34 candidats ont annoncé leur intention de se présenter. Cependant, seuls trois candidats ont recueilli le nombre de signatures nécessaires pour figurer sur le bulletin de vote.

Il s'agit de Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes, le plus grand parti d'opposition en Algérie, de Abdellah Hassan Cherif du parti islamiste Mouvement pour la société et la paix et Sadia Naghzi de la Confédération générale des entreprises algériennes. Mais, contre toute attente, Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a jeté l'éponge en se retirant de la course présidentielle, bouleversant du coup significativement le landerneau politique national.

Selon ses proches Hanoune refuse tout simplement de tenir le rôle de figurant dans ce qui ressemble à « une comédie grotesque » qu'à une élection. Autant dire que le président sortant a la chance de passer haut les mains à cette élection qu'il a fait d'ailleurs reporter trois mois avant la date initialement prévue sans aucune raison tangible .

Qu'à cela ne tienne, la réélection de Tebboune pour un second mandat renforcerait, de toute évidence, le pouvoir de l'élite politique et militaire algérienne et reléguerait au second rang les aspirations exprimées par son Mouvement « Hirak». Lequel mouvement, rappelons le, était à la base des manifestations hebdomadaires ayant poussé le président octogénaire, Abdelaziz Bouteflika à démissionner en avril 2019, après 20 ans au pouvoir.

Mais, le plus important pour le pouvoir algérien est de travailler à garantir une élection crédible, transparente et acceptée de tous. Cela y va de l'intérêt du peuple algérien et de toute cette partie septentrionale du contient africain.

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