Deux cents policiers ont quitté le Kenya en direction de Haïti pour prendre part à une mission internationale visant à rétablir la sécurité sur cette île des Caraïbes livrée à la violence des gangs.
Au total, Nairobi aura proposé de dépêcher un millier de policiers sur l'île, dans le cadre de la Mission multinationale d'appui à la sécurité ((MMAS)), prévue jusqu'en octobre. « Nous avons deux cents policiers qui sont partis hier soir [lundi], ils devraient atterrir à leur destination Haïti ce matin », a déclaré un haut officier de police, cité par Le Monde.
Il s'agit d'un déploiement approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies en octobre 2023. Un premier contingent de quatre cents policiers était arrivé fin juin en Haïti en provenance du Kenya. Nairobi a proposé d'y dépêcher au total un millier de policiers, dans le cadre de la MMAS. D'autres pays doivent également prendre part à la sécurisation de Haïti, notamment le Bangladesh, le Bénin, le Tchad, les Bahamas et la Barbade.
Les groupes armés contrôlent 80 % de la capitale, Port-au-Prince, et des axes majeurs de Haïti. Au moins 1 554 personnes y avaient été tuées et 826 blessées au cours des trois premiers mois de 2024, selon les Nations unies, qui font état d'une situation « cataclysmique ».
Haïti est en proie à une crise politique et sécuritaire, exacerbée par un regain de violences depuis mars, lorsque plusieurs gangs armés ont attaqué des sites stratégiques comme le Palais présidentiel, des commissariats ou encore des prisons à Port-au-Prince, avec la volonté de renverser le Premier ministre, Ariel Henry, qui a démissionné le 11 mars.
Dans la foulée, un Conseil présidentiel de transition, composé de représentants de partis politiques haïtiens, avait été annoncé à l'issue d'une réunion d'urgence tenue en Jamaïque entre plusieurs pays et la Communauté des Caraïbes. Garry Conille, un médecin de 58 ans, avait été choisi le 28 mai par le Conseil présidentiel de transition pour occuper le poste de Premier ministre intérimaire de Haïti.