Afrique: AVC - Une jeunesse frappée par une épidémie silencieuse

17 Juillet 2024

Dakar accueille la 4ème conférence de l'Académie africaine de Neurologie : Lutte contre les AVC chez les jeunes

Du 15 au 17 juillet 2024, Dakar, au Sénégal, est le théâtre d'un événement crucial pour la santé publique en Afrique : la 4ème conférence de l'Académie africaine de Neurologie. Cet événement réunit des neurologues et praticiens de tout le continent pour échanger sur les dernières avancées en neurosciences et, plus particulièrement, pour s'attaquer à un problème de santé publique majeur : l'augmentation inquiétante des accidents vasculaires cérébraux (AVC) chez les jeunes.

Une épidémie qui touche les plus jeunes

En Afrique, les AVC représentent un défi grandissant pour la santé publique. Autrefois considérés comme une maladie des personnes âgées, les AVC frappent désormais de plus en plus les jeunes, une situation alarmante qui menace l'avenir du continent.

Les statistiques sont alarmantes : en Afrique subsaharienne, les AVC constituent la troisième cause de mortalité et d'incapacité motrice dans les centres de neurologie. A titre d'exemple, 45% des hospitalisations en neurologie au CHU de Fann à Dakar sont dues aux AVC, tandis qu'à Lomé au Togo, ce chiffre atteint 32,9% au CHU Campus.

Cette tendance inquiétante est attribuée à plusieurs facteurs, notamment l'adoption de modes de vie malsains, tels que l'obésité, le diabète, l'hypertension et le tabagisme. Le manque de sensibilisation et de prévention, couplé à un manque de ressources médicales et de personnel qualifié, aggravent encore la situation.

Un appel à l'action

Face à cette urgence de santé publique, les neurologues réunis à Dakar lancent un appel pressant à l'action. Ils exhortent les gouvernements, les organisations de santé et la société civile à se mobiliser pour lutter contre cette épidémie silencieuse.

Parmi les mesures préconisées, l'accent est mis sur la sensibilisation des populations aux dangers d'une mauvaise alimentation et à l'importance d'adopter un mode de vie sain. La formation des médecins généralistes à la prise en charge précoce des AVC est également cruciale, tout comme l'augmentation du nombre de neurologues sur le continent.

Le professeur Amadou Gallio Diop, neurologue renommé, insiste sur l'urgence de la situation : "C'est un problème majeur qui monte crescendo au fil des ans. Il est crucial que nous soyons prêts à intervenir immédiatement".

Investir pour l'avenir

Investir dans la prévention et la formation est essentiel pour réduire l'impact des AVC en Afrique et sauver des vies. La promotion de modes de vie sains, l'amélioration de l'accès aux soins de santé et le renforcement des capacités des professionnels de santé sont autant de mesures indispensables pour lutter contre cette épidémie.

La conférence de l'Académie africaine de Neurologie se conclut sur une note d'espoir, avec des engagements renouvelés pour combattre les AVC et améliorer la santé neurologique en Afrique. Unissons-nous pour relever ce défi et garantir un avenir en meilleure santé aux jeunes générations africaines.

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