Ethiopie: Rétablissement progressif à Kukufto après l'accord de paix dans le Tigré

20 mois après la fin de la guerre et un accord de paix, le Tigré, dans le nord de l'Éthiopie, est toujours face à d'immenses défis. Le conflit avait opposé les Tigréens au pouvoir central éthiopien, allié de l'Érythrée voisine et d'autres régions comme les Amharas.

La guerre de 2020 à 2022 aurait fait au moins 600 000 morts, selon l'Union africaine, avec des soupçons de génocide. Aujourd'hui encore, le Tigré est en partie occupé. Néanmoins, la région a récupéré certaines portions de son territoire, notamment dans le Sud. À Kukufto, à quelques kilomètres de la zone qui avait été conquise par les troupes de la région Amhara voisine, l'air est devenu plus respirable. Un reportage exclusif RFI.

Suite à l'accord de paix, l'atmosphère de Kukufto est devenue plus respirable. La menace Amhara s'est éloignée et les Tigréens circulent désormais plus facilement, comme l'explique Mohamed Jamed, chauffeur de taxi : « Avant, il y avait des barrages dans au moins 3 villages alentours, dans chaque village. Maintenant, il en reste seulement un à proximité. On peut même aller au-delà d'Alamata, à 30 km au sud. »

Retour à la normalité après des années de conflit

Durant la guerre, l'atmosphère était tendue. La zone était contrôlée par les forces fédérales tandis que les Amharas avaient conquis le Sud. Pour Abdoulbari Ahmadou, l'accord de Pretoria a permis de pacifier la zone : « Avant l'accord, il y avait beaucoup de violences, on n'en dormait plus la nuit. Les gens n'avaient plus d'emplois, on arrivait à peine à manger. Les forces fédérales déchiraient vos cartes d'identité tigréenne. Aujourd'hui, ce genre d'incident n'arrive plus. Ce n'est pas une paix totale, mais il y a eu des progrès. »

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La présence de l'armée fédérale comme garantie de sécurité

Déployée dans le secteur, l'armée fédérale sert de tampon entre troupes Amharas et forces tigréennes, même si le risque d'affrontement a baissé. Maouratou Tuku, membre des TDF, n'a plus besoin de circuler avec ses armes. Il partage son expérience : « Nous n'avons plus de base. Nous logeons dans des écoles ou chez l'habitant. Avec les soldats fédéraux, les relations sont bonnes. Nos chefs leur parlent régulièrement. Par contre, nous n'avons pas de contact avec les Amharas. »

Néanmoins, les habitants attendent encore de voir. Ils demandent le retour complet de l'administration du Tigré et des déplacés.

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