Une semaine après avoir renvoyé son gouvernement, le président Ruto n'a toujours pas nommé de nouveaux ministres. Il a promis un gouvernement élargi. Il a également offert un dialogue national, notamment avec les jeunes, mais personne ne se bouscule pour collaborer.
« Le pays a besoin d'un gouvernement intègre, qui prendra soin des citoyens et non de la classe politique » prévient Chris Kinyanjui, le secrétaire général du Conseil national des églises du Kenya.
Sur ce chapitre,William Ruto accumule les déconvenues. Lundi encore, la Haute cour de justice a annulé sa nomination du nouveau patron de l'Autorité fiscale. L'homme est poursuivi depuis 2019 pour corruption, accusé d'avoir tenté de détourner 357 millions de shillings, soit environ 2,5 millions d'euros.
Une opposition hésitante
Pour son gouvernement, William Ruto a promis une ouverture. Mais l'opposition se déchire sur cette question. Raïla Odinga, à la tête de la coalition Azimio, n'a pas pris de position claire sur sa participation au dialogue. D'autres partis, membres d'Azimio, comme celui du Jubilee, refusent catégoriquement d'y prendre part, « tant que justice ne sera pas rendue aux morts des manifestations ».
La Gen Z, la génération Z kényane (jeunes nés après 1997), quant à elle, refuse catégoriquement le dialogue et demande toujours de William Ruto. Elle promet de maintenir sa vigilance. Un outil utilisant ChatGPT, nommé « Corrupt Politicians GPT », pour suivre les affaires de corruption en politique, a récemment été créé.