Un des problèmes liés à la dette de 1 500 milliards d'ariary qu'il faut tout d'abord réduire, reste encore et toujours l'un des dossiers les plus compliqués pour le gouvernement malgache. Ron Weiss, le directeur général de la compagnie d'électricité a présenté récemment le plan de redressement censé la remettre à flots.
Tableau de bord
Des discussions sont en cours avec l'Etat pour gérer cette dette, a déclaré le DG de la JIRAMA. Pour sa part, et pour répondre à sa redevabilité vis-à-vis de la population, mais aussi pour se conformer aux termes des accords passés avec le FMI dans le cadre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC), l'Etat s'est engagé à faire preuve d'une transparence dans la gestion de la JIRAMA.
« Nous nous engageons à partager régulièrement les informations disponibles sur les cours avancées dans la mise en oeuvre du plan de redressement de la compagnie, y compris ses états financiers », lit-on notamment dans le mémorandum de politiques économiques et financières pour 2024-2027.
Dans le cadre de cette transparence, il est notamment questions « toutes les informations liées aux contrats signés avec les fournisseurs d'électricité et de carburants, les appels d'offres et leurs résultats ». L'Etat s'engage également à « publier des états financiers audités pour les années 2021, 2022 et 2023, et à continuer leur publication chaque année ».
Un tableau de bord mensuel sur les produits et les charges de la JIRAMA ainsi que les détails de tous les transferts budgétaires au profit de la JIRAMA, sera également transmis. Mieux, le FMI et la Banque Mondiale seront tenus au courant de toutes actions qui pourraient affecter la mise en oeuvre du plan de redressement de la compagnie,
Soutien de l'Etat
Ce souci de transparence rassure, en tout cas, la population quant à la volonté de l'Etat de mener à bien le redressement de la JIRAMA qui se trouve encore dans une situation extrêmement catastrophique malgré les précédentes tentatives de redressement.
« La situation financière de l'entreprise et la qualité de sa prestation de services en matière de fourniture d'électricité et d'eau restent une source majeure d'inquiétude ». Les rares mesures de réformes sur lesquelles la compagnie a pu avancer, telle que la réforme tarifaire, n'ont pas réussi à limiter la forte dégradation de la situation financière; et ce en dépit du soutien conséquent de l'Etat.
Un soutien qui se manifeste notamment par l'ampleur des transferts tels que les subventions d'exploitation, la prise en charge des paiements des fournisseurs de la compagnie, la prise en charge des dépenses de réquisitions en carburant et en fuel lourd et les prêts octroyés. A ceci s'ajoute le non-paiement par la JIRAMA de ses impôts, y compris ceux collectés auprès des tiers comme la TVA et l'impôt sur les revenus salariaux et assimilés (IRSA) de ses employés.
Business plan
Quoi qu'il en soit, et malgré la complexité du problème, les autorités ne baissent pas les bras et continuent à mettre la JIRAMA sur la bonne voie de redressement. Du moins sur le plan structurel avec notamment la nomination d'un nouveau directeur général. La compagnie s'attelle actuellement au recrutement des nouveaux cadres dirigeants qui vont piloter l'exécution du futur business plan.
La compagnie travaille également pour l'amélioration du recouvrement de recettes. Actuellement 85% des administrations publiques sont équipées de compteurs prépayés avec un objectif de 100% à fin 2024. Un système geo-filling de suivi des stocks de carburants est également en train d'être déployé afin de réduire les vols. Lentement mais sûrement, la JIRAMA continue son chemin de sortie du...tunnel.