Les familles habitant la localité de Bweremana au Nord-Kivu, ont plaidé, mardi 16 juillet, pour la fin de la guerre dans l'Est de la RDC.
Elles sont exaspérées par la reprise des combats, depuis mardi dans la matinée, entre l'armée congolaise et les rebelles du M23, appuyés par l'armée rwandaise autour de l'axe Bweremana-Shasha, dans le sud du territoire de Masisi. Des témoins dans cette contrée rapportent qu'une bombe lancée pendant ces affrontements a fait au moins trois autres morts ce mardi.
La population est fatiguée de vivre de façon pérenne les affres de la guerre. C'est le cas notamment de Eliane, habitante de Bweremana arrivée à Goma mardi matin rendre visite à sa famille. Elle affirme que la vie devient insoutenable et lance ce cri de détresse au Gouvernement : « Vous devriez nous aider en éloignant le M23, nous souffrons et nous sommes en train d'être exterminés ».
Eliane raconte que juste après avoir quitté Bweremana, des bombes y ont été larguées. Elle décide alors de faire demi-tour pour s'assurer que ses proches n'ont pas été touchés. Sur son chemin de retour, elle tombe sur un premier corps d'un enfant décédé. Tué par des éclats de bombe.
Eliane poursuit son chemin et voit un deuxième corps à terre chez ses voisins, raconte-t-elle sous le choc. Elle explique que des blessés ont été conduit à l'hôpital où, certains auraient rendu l'âme. C'est dans cet état d'esprit que cette femme, traumatisée par le spectacle macabre auquel elle a assisté, demande au Gouvernement d'agir urgemment.
« Il faudrait les éloigner », dit-elle, la gorge nouée, « les incidents avec le M 23 se multiplient et nous en souffrons gravement. Ceux qui doivent fréquentent les champs sont victimes de viol s'ils ne sont pas juste tuées. On ne sait à quel saint se vouer. Faudra-t-il trouver refuge à Minova ? », s'est-elle posé la question avant d'y répondre : « Là également c'est saturé ». Eliane ajoute que c'est par résignation qu'elle reste à Bweremana, où des bombes pleuvent constamment.